Pour ramener de la sérénité dans cet hémicycle, je tiens à dire que je remercie beaucoup ceux qui se sont exprimés. Tous ont tenu des propos forts et réalistes.
Monsieur Rochebloine, monsieur Le Borgn’, le Gouvernement est totalement conscient des atteintes aux libertés individuelles en Azerbaïdjan, atteintes que vous avez l’un et l’autre énumérées avec beaucoup d’émotion. Le ministère des affaires étrangères a exprimé ses préoccupations à ce sujet à plusieurs reprises, ainsi que la Haute représentante de l’Union européenne au nom de l’ensemble des États membres.
Notre dialogue et notre coopération avec Bakou portent toujours sur l’ensemble des sujets, y compris, je le réaffirme ici, sur la défense des droits de l’homme car la France est porteuse, comme tous les orateurs l’ont rappelé, de valeurs universelles. Le ministère pense toutefois avoir davantage d’influence à Bakou en maintenant le dialogue, que vous-mêmes avez appelé de vos souhaits, pour résoudre un certain nombre de conflits et pour participer à des débats avec la société civile grâce à l’Institut français d’Azerbaïdjan que nous allons conforter juridiquement aujourd’hui.
C’est d’autant plus pertinent – M. Mancel l’a souligné lui aussi – que ce pays est situé dans un environnement géopolitique complexe, avec comme voisins la Russie au nord et l’Iran au sud, et a le souhait de développer ses relations avec l’Europe, notamment avec la France, ce dont nous devons nous féliciter. La France, amie à la fois de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, est fortement engagée dans la médiation portant sur le conflit du Haut-Karabagh. J’ai ainsi rappelé l’organisation, par le Président de la République, du sommet du 27 octobre dernier. Par conséquent, aussi bien publiquement que dans nos contacts proprement bilatéraux, nous appelons régulièrement les autorités des deux pays à s’abstenir de déclarations belliqueuses…