Je salue ce travail de qualité, et votre détermination à convaincre l'Assemblée nationale de l'importance pour notre pays de se doter de nouveaux indicateurs. En raison de notre agenda chargé, je regrette de n'avoir pu participer aux auditions des personnalités de très haut niveau qui ont été organisées par la rapporteure.
Pour avoir travaillé, en région, sur ces nouveaux indicateurs, je connais bien le retard de l'État par rapport aux collectivités territoriales : les élus locaux sont très conscients du décalage entre le PIB et les réalités du territoire. À cet égard, la carte établie par l'ARF est édifiante.
L'un des arguments de poids en faveur de ces nouveaux indicateurs est peu utilisé : c'est celui de l'écart qui peut exister entre le flux de valeur monétaire créée, que mesure le PIB, et la situation de notre patrimoine national.
Le rapport demandé par la proposition de loi sera donc très intéressant. Nous arriverons ainsi à élaborer des compromis entre les tenants de la croissance à tout crin et les partisans de la décroissance – qui, je le crois, nous mènerait à l'échec.
Vous nous présentez une version atténuée de la proposition de loi débattue l'an dernier. Vous allez donc moins loin que vous ne le souhaiteriez, et que je ne le souhaiterais moi aussi. Il faut néanmoins réfléchir dès maintenant à la façon dont nos concitoyens pourront s'approprier ces indicateurs et à l'utilisation que nous ferons de ce rapport. Nous devrions nous fixer des objectifs. Aujourd'hui, nous réfléchissons à de nouvelles péréquations, à de nouvelles politiques territoriales. Dans les régions, ces indicateurs influent déjà directement sur les nouvelles politiques : que faire à l'échelon national ?
Pourquoi, enfin, ne pas en débattre également au niveau européen ? Les sociétés européennes évoluent souvent de façon similaire, sur la question du travail des femmes par exemple. Nous pourrions peut-être nous mettre d'accord pour que l'Union choisisse quelques indicateurs, dans un premier temps. Cela permettrait de sortir de la pensée unique du PIB.