Intervention de Christophe Borgel

Séance en hémicycle du 27 janvier 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Réorientation de la politique européenne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Borgel :

Monsieur le président, ma question s’adresse au Premier ministre.

La marche de Paris le 11 janvier dernier, les soixante-dix ans de la libération du camp d’Auschwitz que nous commémorons aujourd’hui viennent nous rappeler que le projet européen est porteur de sens. La paix est au coeur de ce projet bien sûr, mais celui-ci incarne aussi des valeurs communes que notre devise républicaine résume bien : la liberté, la fraternité et, bien sûr, l’égalité, car l’Europe s’est aussi construite pour que les femmes et les hommes de notre continent vivent mieux.

Ce projet s’est estompé ; les peuples européens nous l’ont dit sèchement en mai dernier à l’occasion des élections pour désigner leurs représentants au Parlement. Le peuple grec l’a dit avant-hier en rejetant l’austérité qui lui est imposée et en donnant une majorité à Syriza.

Ce projet s’est estompé car l’action de l’Europe a semblé se limiter à la réduction des déficits. Cet objectif n’est bien sûr pas condamnable, car chaque pays doit fournir sa part des efforts, mais il est absurde quand il résume à lui seul l’action économique européenne.

Ce projet s’est estompé car sa réalité démocratique est souvent incarnée aux yeux d’une grande partie des peuples européens par une technocratie éloignée des réalités quotidiennes.

La France porte une autre volonté, celle d’une Europe de la croissance et de l’emploi, d’une Europe qui fait de l’investissement sa priorité. Le Président de la République a plaidé en ce sens, parfois seul, au sein du concert européen. Depuis plusieurs semaines, les choses bougent, avec en toile de fond une déflation qui s’annonce et un taux de chômage toujours plus élevé.

La Banque centrale européenne vient de prendre une décision utile et historique, et derrière les aspects forcément techniques d’une nouvelle doctrine monétaire se profile également une évolution considérable pour la construction européenne. De même, le plan d’investissement de 315 milliards d’euros porté par le président de la Commission européenne permet d’avancer sur ce sujet majeur pour la croissance.

Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale comment le Gouvernement envisage la poursuite du débat européen ?

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