Je pense d'abord que l'on ne doit pas se laisser démoraliser par l'ampleur des obstacles. Car les choses ont quand même beaucoup évolué. Nous constatons, à travers nos très nombreuses auditions, tant des scientifiques que des acteurs politiques partout dans le monde, qu'il existe désormais une vraie prise de conscience qui n'existait absolument pas lorsqu'on se reporte à quelques années seulement en arrière. Il n'est désormais pas de pays qui, d'une manière ou d'une autre, ne se soit doté d'un plan de lutte contre le réchauffement, et l'extraordinaire travail de conviction des chercheurs a payé. La difficulté vient bien sûr du fait que l'addition de ces plans nationaux est très loin du compte, sans doute parce que les États refusent tout engagement contraignant. En dernière analyse, d'ailleurs, il me semble que l'on butte sur un constat : les États qui désormais découvrent le développement ont quelques raisons d'estimer que nos vieilles Nations industrielles, qui ont profité pendant 150 ans d'une croissance bien peu soucieuse d'environnement, doivent fournir un effort plus conséquent.