Monsieur le ministre, mes chers collègues, libérer le marché des autocars et favoriser timidement l’ouverture – déjà rognée en commission – des commerces le dimanche, vous reconnaîtrez que c’est une réponse un peu courte à la situation dans laquelle se trouve l’économie française ; les dispositions relatives aux autocars constituent certes l’une des très rares mesures positives de ce texte. Je répète que c’est un peu court, comme chacun l’a reconnu, y compris – pour citer votre modèle – le Président de la République qui, parlant de votre texte, a dit que ce n’était pas « la loi du siècle ». Or, monsieur le ministre, ce dont le pays aurait besoin, c’est justement d’une loi du siècle, qui soit à la hauteur du choc de 1958 et du plan Pinay-Rueff, qui a débouché sur une croissance de 6 % par an, en moyenne, au cours des quinze années suivantes.
À la place, vous nous proposez un catalogue de mesures sans ambition ni véritable lien. La vérité, c’est que le Gouvernement n’a pas de politique économique. La croissance est atone depuis 3 ans : 0 % en 2012, 0,3 % en 2013, 0,4 % en 2014, 1 % annoncé pour 2015. Cet après-midi, monsieur le ministre, nous avons appris les derniers chiffres du chômage. Votre gouvernement présente en effet le triste bilan d’avoir accumulé, depuis l’élection de François Hollande en mai 2012, le chiffre terrible de 570 000 chômeurs supplémentaires – on en a compté 200 000 de plus en 2014 –, soit, en moyenne, 600 chômeurs supplémentaires par jour. Ce bilan est terrible pour celui qui s’est fait élire, avec votre soutien, en prenant l’engagement qu’il inverserait la courbe du chômage.
L’endettement atteint un taux record.