Le déficit budgétaire est reparti à la hausse. La compétitivité de l’économie française est affaiblie comme jamais. La France détient le record mondial de la pression fiscale, en raison des hausses considérables que les gouvernements de M. Ayrault et de M. Valls ont imposées aux entreprises et aux foyers français.
Monsieur le ministre, que proposez-vous ? Une loi fourre-tout qui ne contient que quelques dispositions allant dans le bon sens, comme cette mesure sur la libéralisation des autocars : je prendrai l’exemple de la véritable croisade poujadiste que vous menez contre les professions réglementées, accusées de tous les maux frappant l’économie française, ou du retour en arrière sur plusieurs dispositions adoptées par le gouvernement Ayrault – malgré les avertissements de l’opposition – dont vous avez pu mesurer les conséquences désastreuses.
Mais, monsieur le ministre, un peu de lucidité et quelques avancées mineures ne sauraient former une doctrine et une politique économiques.
Votre projet de loi ne dit rien de l’essentiel : rien sur les réformes structurelles propres à redresser l’économie française, rien sur la réduction de la dépense publique, rien sur le redressement de notre appareil de production, rien sur le temps de travail négocié dans les entreprises – pourtant, monsieur le ministre, avant d’accéder aux fonctions gouvernementales, vous vous étiez exprimé avec franchise sur le temps de travail, mais c’était dans une autre vie, vous travailliez alors dans l’économie réelle –, rien sur la relance de l’investissement, rien sur l’encouragement à l’innovation et à la recherche, rien sur la réforme du marché du travail et la simplification du code du travail, rien sur les seuils sociaux – dont on sait pourtant ce que vous pensez au fond de vous-même –, rien sur la réforme de la formation professionnelle, rien sur le plan de l’aide au secteur du bâtiment, totalement sinistré en raison des mesures incohérentes et inconséquentes prises depuis deux ans, rien, enfin, sur le dispositif kafkaïen du compte pénibilité.
Pour relancer la croissance française, vous attendez tout de la baisse de l’euro, de la baisse des cours du pétrole, de la reprise de la croissance américaine, d’une inflexion de la politique économique allemande et même, maintenant, de la gauche radicale grecque, après laquelle vous courez depuis deux jours, sans d’ailleurs vous appesantir sur le résultat du PASOK qui, me semble-t-il, a été inférieur à 5 % des voix.