Si j’habitais à Paris, à Lille ou à Lyon, je ne pourrais sans doute pas tenir les propos que m’inspirent nos débats. On parle beaucoup de concurrence, à propos de cet article 2, mais là ne réside pas toujours le problème. Vous le savez, le TGV n’est pas présent partout. Il est des endroits où, même si l’on en rêve, on attendra un certain temps avant qu’il n’entre en gare. Certes, on peut emprunter les trains des grandes lignes, et on finit toujours par arriver à Paris, mais il faut quatre heures pour venir de la Corrèze. Certes, on a des TER pour rejoindre certains points des territoires ruraux, mais cela reste très limité. Aussi, lorsque l’on habite, par exemple, le centre de la France, et que l’on veut aller vers Strasbourg, Nantes ou Marseille, il est quasiment impossible de le faire par le rail. Il faut emprunter des changements à n’en plus finir et supporter des attentes interminables dans les gares, si toutefois on trouve des correspondances. Les délais d’attente sont considérables, au point que l’on en est réduit à prendre sa voiture. Il nous faut donc des cars pour assurer les lignes transversales dans les territoires.
On parle du bilan carbone et l’on s’en inquiète : c’est juste, mais un car plein ne pollue-t-il pas moins qu’un train vide ou à moitié vide ?
Enfin, ce texte est le moyen de développer nos petites entreprises locales, celles qui ne délocalisent pas, celles qui créent des emplois sur les territoires. Le train et le car ne s’opposent pas, ils se complètent. C’est le moyen de faire en sorte qu’il y ait moins de voitures sur les routes.