Telle est l’origine des difficultés de la SNCF. On veut aujourd’hui qu’elle mette des trains sur l’ensemble du réseau datant du dix-neuvième siècle, dont on ne veut pas supprimer un kilomètre et qu’il faut entretenir. Le train est pourtant un organisme vivant : le train d’aujourd’hui ne répond plus aux mêmes besoins que le train du dix-neuvième siècle, qui était le train de fret de l’industrie lourde, ou que le train des années soixante, qui était le train des congés payés pour ceux qui ne possédaient pas de voiture.
Il faut aujourd’hui que l’on s’adapte et que l’on cantonne le chemin de fer à ses missions essentielles. Il n’est aujourd’hui irremplaçable que pour se rendre dans les centres d’agglomérations, monsieur Bocquet. Pour tout le reste, il est concurrencé parce que tout est bouleversé.
Vous avez en tête une hiérarchie : l’avion, le train, la route. Tout cela est aujourd’hui complètement bouleversé. Sur le plan environnemental, par exemple, l’ADEME, comme la SNCF, donne des informations sur les cars : un car rempli à 66 % émet moins de CO2 par kilomètre parcouru pour un voyageur qu’un TER, parce que 40 % des kilomètres parcourus en TER le sont sur des trains fonctionnant au diesel. Et cela ne vaut que si les autres trajets sont effectués grâce à de l’électricité d’origine nucléaire.