La comparaison du coût de travail entre la France et l'Allemagne montre une dégradation depuis dix ans en notre défaveur, dans l'industrie et, plus encore, dans les services. Le niveau de nos prélèvements obligatoires est, d'autre part, parmi les plus élevés d'Europe. Pour résumer, nous sommes mauvais en termes relatifs comme en termes absolus ! C'est pourquoi nous sommes heureux de la prise de conscience suscitée par le rapport Gallois.
Nous pâtissons également d'un cours de l'euro trop élevé par rapport au dollar, ce qui n'est bon ni pour nos exportations ni pour nos emplois. Plusieurs secteurs industriels souffrent ainsi par rapport à leurs concurrents américains d'un désavantage compétitif de l'ordre de 20 %. C'est notamment le cas de l'aéronautique : les transactions sur ce marché se font en dollars…
Comme le préconisait le rapport Gallois, nous serions favorables à ce que le CICE s'applique jusqu'à trois fois et demie le SMIC car il faut faciliter l'embauche de techniciens et d'ingénieurs qui, depuis des années, ont tendance à déserter l'industrie au profit des services et du secteur financier.
Il faut enfin distinguer les emplois de services « tactiques », à la personne, qui créent des emplois mais ne suscitent ni innovations ni exportations, des emplois de services « stratégiques », comme l'informatique, qui permettent l'innovation et se traduisent par des exportations de sorte qu'un emploi créé dans ce secteur en génère plusieurs autres ailleurs. Je comprends qu'on encourage les premiers afin de réduire le chômage à court terme mais seuls les seconds le réduisent durablement.