Si on parle maintenant de bourse pour les PME, c'est aussi parce qu'on ne veut pas parler des autres leviers de financement qui se sont resserrés. Le premier est le crédit bancaire, auquel elles n'ont pratiquement plus accès, surtout lorsqu'elles sont fragilisées. Espérons que la BPI desserrera un peu l'étau ! Les banquiers essaient de propager l'idée selon laquelle la demande serait inexistante mais, si cette demande s'est tarie, c'est que les entreprises se sont elles-mêmes limitées compte tenu des déficiences de l'offre : volumes trop chiches, taux d'intérêt élevés, durée d'amortissement trop brève, demande de garanties excessives…
À cela s'ajoutent les problèmes de financement en fonds propres : comme l'a dit le président Gattaz, le volume de capital risque a, en France, diminué de moitié.
Du coup, les entreprises s'en remettent à des formules « alternatives » de financement. Elles jouent sur le crédit interentreprises, sur les délais de paiement : les grands groupes n'hésitent pas à presser les PME car l'application de la loi LME, qui n'a jamais été satisfaisante, tend encore à se relâcher. Certaines recourent au marché obligataire, mais il est encore plus fermé aux PMI que la bourse et il faudrait donc envisager de leur en ouvrir l'accès grâce à un cadre légal plus approprié.