Intervention de Pierre Gattaz

Réunion du 22 novembre 2012 à 10h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Pierre Gattaz, président du Groupe des fédérations industrielles, GFI :

Notre pays fait beaucoup de choses très bien ; nos atouts sont nombreux. Notre État a la réputation d'être pesant, mais efficace. Mais vous avez raison en ce qui concerne le poids que font peser les directives telles que nous les transposons : en ce qui concerne l'environnement par exemple, c'est un vrai scandale !

Ce que nous voulons, je crois, c'est une France forte dans une Europe forte. Balayons donc d'abord devant notre porte : nous serons influents à l'extérieur si nous sommes forts chez nous.

L'Europe a beaucoup travaillé pour les consommateurs et pour l'environnement ; elle a péché par oubli de l'emploi, des entreprises, de l'industrie, de la recherche. Tous consommateurs, tous verts, mais tous chômeurs : est-ce ce là notre avenir ?

J'aimerais que l'Europe mène une véritable réflexion économique. « Peu importe qu'un chat soit blanc ou noir, s'il attrape la souris, c'est un bon chat », disait Deng Xiaoping. En France, quelle que soit la couleur politique du Gouvernement, il faut faire de l'économie : il n'y aura pas de croissance, pas de social, pas d'environnement, pas d'avenir tout simplement, sans respect des règles de l'économie. Il faut absolument, en toutes circonstances, se poser la question de la création d'emplois : 3 millions de chômeurs, c'est insupportable !

Quant aux filières, je crois effectivement que l'État doit se préoccuper de déterminer quelques domaines où investir, non pas cinquante, mais peut-être une dizaine, cela en se fondant sur une réflexion économique et sur une analyse du marché mondial. Et les retours sur investissement devraient être clairement évalués : dans l'entreprise, si un investissement se révèle non rentable, on l'arrête tout de suite ! Les domaines prometteurs ne font pas défaut : l'aéronautique, la santé, mais aussi le tourisme, domaine dans lequel les États-Unis investissent aujourd'hui massivement.

Cela permettrait de redonner un cap, d'insuffler un nouvel enthousiasme. Que sera la France dans cinq ou dix ans ? Où allons-nous ? C'est l'incertitude sur l'avenir qui est angoissante pour nos concitoyens. Nous faisons beaucoup de choses, mais un peu désordonnées : où est le projet d'ensemble ? Il faut faire au niveau de notre pays ce que nous faisons au niveau de nos entreprises : fixer des perspectives, quitte à demander des efforts. À partir de là, tout suivra : formation, recherche, emploi, voire conquête de positions dominantes !

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