Nous avons assisté à une succession d'erreurs dans la politique syrienne de la France depuis plus de dix ans. Vous regrettez que personne ne nous suive, mais peut-être faut-il se demander si notre politique est pertinente. Allons-nous rester dans cette position solitaire ? Et quand on parle de l'opposition modérée, c'était peut-être une réalité il y a quelques mois, mais c'est aujourd'hui quasiment une fiction et on a assisté au ralliement de ladite opposition aux organisations les plus dures, que ce soit Al-Nosra ou Daech.
Quant au désengagement américain, il est assez patent par rapport aux autres seconds mandats des présidents précédents. En Afrique, les États-Unis ont ainsi tendance à faire sous-traiter les problèmes, y compris le grave problème du terrorisme, par des États plus courageux comme le nôtre, ce qui est peut-être dommageable. Y a-t-il des moyens de les mobiliser davantage sur la lutte contre le terrorisme, auquel l'Europe ou d'autres continents comme l'Afrique sont confrontés ? En outre, alors que l'exemple de Boko Haram est très inquiétant, je n'ai pas l'impression que les Nations unies soient mobilisées sur cette tragédie.