Vous avez confirmé avec conviction la capacité d'influence de la France aux Nations unies et, de fait, il n'y a guère d'autre solution que de s'engager dans cette voie, notamment s'agissant du conflit israélo-palestinien, qui n'enregistre pas de progrès.
Concernant la situation en Syrie, elle a été mal gérée par les États-Unis, qui ont refusé de s'engager au moment opportun alors que le crime de génocide ou contre l'humanité pouvait être imputé à Bachar el-Assad – avec une certaine complicité de la Russie, qui ne voulait pas qu'on touche à son allié syrien.
Je rappelle que la « responsabilité de protéger » (R2P) a été votée par l'Assemblée générale des Nations unies, y compris par la Russie, et que, depuis, le ministre Lavrov et l'ambassadeur de Russie en France nous disent qu'il s'agit d'un piège des Occidentaux, dans lequel on a eu tort de tomber. Quel espoir peut-on avoir de faire renoncer les grandes puissances à opposer un veto au Conseil de sécurité sur les questions génocidaires et de crimes contre l'humanité ?
Je crois qu'il n'y a pas d'autre choix que de poursuivre la politique engagée par la France, mais les risques sont grands et les chances de réussite minces. Il faudra aussi convaincre le peuple israélien que le péril pour lui est bien plus iranien que palestinien désormais. L'insécurité à son égard vient de la faiblesse américaine vis-à-vis de l'Iran s'agissant en particulier de la reconnaissance de la capacité de ce pays à s'équiper d'éléments de production nucléaire. Peut-être pourrions-nous travailler sur ce sujet notamment avec nos amis israéliens, sachant que nous voulons une solution viable pour Israël et la Palestine. La ligne de crête est difficile à tenir et, si je n'envie pas le rôle qui est le vôtre, j'admire votre obstination.