Intervention de François Delattre

Réunion du 20 janvier 2015 à 16h00
Commission des affaires étrangères

François Delattre, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française près les Nations unies à New York :

Monsieur Germain, face aux Palestiniens, qui demandaient le retrait des forces israéliennes des territoires occupés dans un délai de deux ans et aux Américains et aux Britanniques, qui ne voulaient pas de délai, nous avons proposé une solution de compromis consistant à prévoir un tel délai non pour la fin de l'occupation israélienne, mais pour l'achèvement des négociations.

Par ailleurs, nous considérons que la légitime défense et la demande de l'État irakien nous placent dans un cadre de légalité internationale avérée, sans avoir besoin de résolution supplémentaire.

Monsieur Lellouche, nous sommes sans doute le pays le plus actif aujourd'hui dans la recherche d'une démarche collective et consensuelle sur le conflit israélo-palestinien, même si chacun sait combien le chemin est difficile. C'est d'autant plus important que le statu quo conduit chaque jour à nous éloigner davantage de la solution des deux Etats et à favoriser la montée des extrémismes, ce qui n'est dans ni dans l'intérêt d'Israël ni dans celui des Palestiniens. La séquence des dernières semaines conduit en effet à un risque d'escalade, ou de fuite en avant, que nous nous efforçons de prévenir avec nos partenaires.

Après le formidable élan d'unité suscité par les attentats de Paris et la marche de chefs d'État la plus importante depuis les funérailles du Président Kennedy, le fait que le message de la France à travers « Je suis Charlie » soit perçu par certains comme ayant une tonalité antimusulmane a un écho en effet à New York. Dans la ligne des déclarations publiques des autorités françaises, la seule réponse possible me paraît être d'expliquer inlassablement nos positions, avec pédagogie et respect, et de tenir un langage condamnant avec la même force l'islamophobie, l'antisémitisme et le racisme.

S'agissant de la lutte contre le financement de Daech, c'est naturellement une priorité. Des résultats ont été obtenus, puisque selon certaines études récentes les revenus tirés par Daech de l'exploitation pétrolière sur le théâtre syro-irakien ont d'ores et déjà été divisés par près de deux.

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