Intervention de Régis Juanico

Réunion du 29 janvier 2015 à 11h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico, rapporteur :

J'en viens à l'adaptation des parcours de formation initiale, et plus particulièrement à la question de l'orientation.

Nous estimons que l'orientation doit être moins subie et mieux choisie. Cela nécessite que les collégiens soient sensibilisés beaucoup plus tôt au monde du travail. Dans le cadre du collège dit unique, nous avions dit qu'il fallait une offre diversifiée de formations, du type troisième alternative, qui s'adapte aux publics les plus défavorisés.

Un an plus tard, des changements sont intervenus qui découlent de l'article 47 de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République puisqu'au parcours de découverte des métiers et des formations (PDMF) s'est substitué le parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel (PIIODMEP). Ce nouveau parcours, qui concerne tous les élèves, commencera dès la sixième, comme nous l'avions préconisé dans le rapport, et non plus en cinquième. Il repose sur des pratiques pédagogiques innovantes, et notamment des ressources numériques qui sont mises en place dans les établissements, même si le plan numérique est encore en gestation et qu'il sera appliqué en 2016. Il contient des outils intéressants, puisque l'on apprend aux élèves, dès le collège, à rédiger un curriculum vitae ou une lettre de motivation.

Cette réforme de l'orientation au collège ne pourra réussir que si l'on trouve tous les relais nécessaires dans tous les établissements : chefs d'établissement, professeurs principaux, enseignants, conseillers d'orientation-psychologues, mais aussi tous les personnels éducatifs. Cela nécessite une mobilisation de tous les jours.

Nous avions insisté également sur l'implication des familles dans les choix d'orientation de leurs enfants. Une expérimentation a été réalisée dans 107 collèges depuis la rentrée 2013 ; elle associe plus étroitement les familles au choix d'orientation et leur permet de choisir en fin de troisième. Cette expérimentation n'a pas bouleversé fondamentalement les décisions effectives d'orientation, prises par les enseignants notamment, mais on a constaté une responsabilité accrue des parents, ce qui induit une plus grande implication de leur part dans le choix d'orientation. Par ailleurs, cela stimule les équipes éducatives. Il n'y a donc que des avantages à impliquer davantage les parents.

Une autre expérimentation a été évaluée, dans le cadre du Fonds d'expérimentation de la jeunesse. Elle concerne la « mallette des parents » en troisième. Cette méthode, qui va être généralisée, permet aujourd'hui, à travers deux réunions avec les parents d'élèves, de réduire de 30 % le redoublement et le nombre de décrocheurs potentiels. Cela veut dire que si l'on a un accompagnement, si l'on associe mieux les parents au choix d'orientation de leurs enfants, on peut obtenir des résultats très concrets. J'ajoute que ce dispositif efficace coûte très peu cher aux finances publiques.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion