Nous avons constaté avec satisfaction que la loi du 5 mars 2014 a rendu le compte personnel (CFP) de formation plus accessible aux jeunes qui n'ont pas d'expérience ni de qualification professionnelle particulière. Ceci leur permettra d'acquérir le socle de compétences nécessaire à la suite de leur vie professionnelle, ou de suivre des formations répertoriées, agréées par les branches ou les collectivités. S'ils le souhaitent, les conseils régionaux peuvent accompagner la démarche des jeunes, qui pourront éventuellement conserver leur statut scolaire pendant leur formation, ce qui évite les ruptures définitives. Comme il est généralement difficile de retourner à l'école lorsqu'on l'a quittée, mieux vaut mêler les différents modes de formation. Par ailleurs, le regard porté par les entreprises sur les jeunes non qualifiés doit évoluer : il faut les mettre en confiance afin de les inciter à s'engager plus avant dans ce genre de recrutement.
Une grande loi sur le travail est attendue. J'insisterai, lors de sa discussion, sur la nécessaire simplification du recours à la validation des acquis de l'expérience (VAE), évoquée dans la version initiale du rapport, car celle-ci est difficile pour une population souvent mal à l'aise à l'écrit. Je mets au défi quiconque, placé dans de telles conditions, de remplir un dossier et de le faire aboutir avec succès sans accompagnement. Il y a là un réel enjeu de simplification, car c'est un outil intelligent qu'il faut absolument maintenir. Le problème est qu'il a été conçu par des universitaires pour des gens qui n'ont, pour la plupart, pas vocation à le devenir. C'est assez regrettable, car chacun s'accorde à reconnaître que l'absence de diplôme ne signifie pas que l'on n'a rien appris en deux ou trois ans d'exercice d'un métier. L'expérience mérite d'être prise en compte, et les certifications professionnelles de branche sont un système qui fonctionne très bien. Il ne faut pas que les textes eux-mêmes, qui relèvent plus du domaine réglementaire que législatif, constituent un handicap supplémentaire pour ceux qui ont du mal à entrer dans le dispositif.