Merci, chers collègues, pour vos appréciations sur le rapport.
En ce qui concerne le déterminisme social, je ne suis pas particulièrement « bourdieusien », mais, comme tout le monde, je constate que le regard porté sur les quartiers et sur les personnes, lui, existe bien. Avons-nous proposé des solutions ? Oui. Le rapport initial s'attachait particulièrement aux voies de sortie de ces environnements au sein desquels les individus restent confinés faute de moyens matériels. Élu d'une circonscription rurale d'Île-de-France, je vois bien que, là où il y a des moyens de transport, il y a des centres de formation, et que, là où les premiers font défaut, les seconds sont absents. C'est l'un des effets du cloisonnement que nous avons constaté partout ; ce pays meurt du cloisonnement. Il faut faire entrer tous ces univers en communication les uns avec les autres.
Lorsque nous demandons le regroupement des aides au sein des services régionaux, tant le système est complexe et les acteurs multiples, on nous répond : « Laissez-nous nos pauvres, sans eux nous ne pouvons pas fonctionner » ! Certes, mon propos est caricatural, mais l'imbroglio semble impossible à démêler. Nous attendons de voir ce que proposera le projet de loi NOTRe. Nous avons déposé des amendements par le passé, et il n'est pas impossible que nous en redéposions certains dans le cadre de ce nouveau débat.
S'agissant du décloisonnement, le rapport évoque l'expérience conduite dans le collège d'Andrézieux, dans la Loire, où les élèves ont fait des enquêtes sur les divers métiers exercés au sein de l'établissement. On a fait venir les parents qui n'étaient plus venus à l'école depuis longtemps, et on a mis les gens en relation au lieu de se borner à leur dire qu'il y avait un centre de décision qui distribuait des aides. On ne peut pas se contenter de cocher des cases et de voir, après benchmarking, si les gens entrent dedans. Il est faux de dire qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas : beaucoup d'acteurs locaux n'y parviennent pas non plus…
Aux missions locales, nous avons régulièrement posé la question de savoir combien coûte un jeune accompagné. Nous n'avons jamais obtenu le même chiffre, car il varie en fonction des interlocuteurs et donc, des bases de calcul. Ainsi, il est très difficile d'estimer le montant des aides délivrées par les collectivités locales : certaines sont en numéraire, d'autres en nature.
Sur le permis de conduire, nous sommes dans la plus grande incertitude puisque le projet de loi dit Macron est en cours d'examen et que nous ne savons pas, à cette heure, ce que contiendra son article 9.