Intervention de Philippe Baumel

Séance en hémicycle du 3 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de la filière de l'élevage bovin-viande

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Baumel :

Monsieur le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, je souhaiterais appeler votre attention sur la situation d’un secteur qui nous préoccupe tous : la filière bovine, notamment en Bourgogne. J’aborderai plus particulièrement trois aspects : la baisse continue des prix depuis plusieurs années, les zones vulnérables, le développement de l’approvisionnement local.

Malgré les efforts et l’opiniâtreté du Gouvernement, notamment via la mise en place de la nouvelle politique agricole commune, la filière de l’élevage bovin souffre en Bourgogne, et particulièrement en Saône-et-Loire, de la baisse des prix, notamment à l’exportation. Nous savons que les services du ministère de l’agriculture sont fortement mobilisés, avec les professionnels, afin d’identifier les marchés potentiels à l’exportation, lever les barrières et ouvrir des perspectives nouvelles. La réouverture du marché algérien, la levée du blocus russe sur les bovins vivants européens et les abats, ainsi que la consolidation du marché des broutards légers avec la Turquie sont d’ores et déjà effectifs. Toutefois, le développement de l’exportation va de pair avec une adaptation des modes de production traditionnels de notre bassin allaitant, de manière à répondre à une demande de plus en plus orientée vers les animaux légers. Comment, monsieur le ministre, envisagez-vous d’accompagner la filière dans cette adaptation nécessaire ?

Deuxième source d’inquiétude des éleveurs : les zones vulnérables. La France conteste la directive « Nitrates » et souhaite modifier les critères d’eutrophisation retenus lors du premier projet de carte publié cet été – qui avaient suscité une vive émotion. Le découpage définitif, validé par la Commission européenne, se baserait sur un découpage hydrographique, et non plus géographique, ce qui pourrait réduire fortement les zones concernées et, par conséquent, le nombre d’exploitations concernées. Pouvez-vous, monsieur le ministre, me confirmer que les demandes de la France ont été prises en compte et préciser, pour les zones restantes, si les délais de mise aux normes seront allongés et de quelle manière les éleveurs pourront être accompagnés ?

Enfin, le développement de l’approvisionnement local et de qualité dans la restauration collective est un enjeu majeur pour toute la filière. Cette perspective de nouveaux débouchés rencontre l’attente des Français, désireux de connaître l’origine des produits alimentaires, leur mode de production et d’avoir des garanties de qualité. Vous venez d’adresser à tous les maires un guide pratique, très complet, à l’usage des gestionnaires locaux, afin de leur indiquer des outils juridiques susceptibles de favoriser le recours à l’approvisionnement local dans la restauration collective. Il s’agit là d’un excellent outil ; pourriez-vous en détailler les grandes orientations ? Au-delà, mettrons-nous en place un dispositif d’évaluation pour vérifier que l’achat de viande française par les donneurs d’ordre se consolide ?

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