Monsieur le député, vous venez d’un département et d’une région connus à la fois pour une race bovine et un bassin allaitant, qui font partie des atouts de la France à l’échelle européenne.
Le marché de la viande bovine connaît aujourd’hui des difficultés, notamment en ce qui concerne les prix ; ces difficultés découlent à la fois du contexte général et des corrélations qui existent avec le marché du lait. L’augmentation de la production laitière au plan européen a en effet conduit certains pays et producteurs laitiers à développer leurs troupeaux laitiers ; or, quand les anticipations sur les prix sont moins bonnes, la mise en réforme des vaches laitières vient peser sur le marché de la viande. J’essaie de dénouer la difficulté à l’échelon européen et de concevoir des mesures post-quotas laitiers qui permettraient d’éviter à l’avenir de telles perturbations du marché de la viande.
Deuxième point : la stratégie d’organisation de la filière et l’identification de la viande produite en France. La mise en place du label « Viande française » a été l’occasion d’un vrai travail avec l’interprofession ; il convient de poursuivre cet effort de valorisation de la production française. Il importe pour ce faire de travailler avec l’ensemble des professionnels : il existe en effet historiquement en France une multitude de races et d’organisations, chacune avec sa propre stratégie, notamment en matière de poids de carcasse, qui ne correspond pas forcément aux besoins, en particulier à l’exportation. Il convient donc de réaliser un travail d’accompagnement. C’est ce que nous avons commencé à faire en direction de l’Algérie, ainsi que de l’ensemble du Maghreb, et de la Turquie ; nous nous efforçons également d’accéder à de nouveaux marchés en Asie et nous avons obtenu de la Russie qu’elle rouvre son marché aux bovins vivants et, en partie, aux abats. Cet effort doit être poursuivi.
S’agissant de l’approvisionnement local, j’ai en effet adressé à toutes les collectivités locales un guide montrant comment l’on pouvait, dans le cadre des marchés publics, favoriser l’achat local. Peut-être serait-il bon d’organiser une réunion avec le groupe d’études sur l’élevage afin d’étudier les moyens de valoriser, dans tous les départements, la production locale dans les cantines scolaires et autres sites de restauration collective – ce qui représente, à l’échelle de la nation, près de 10 millions de repas par jour. En la matière, le rôle de la représentation nationale sera essentiel. Il s’agit d’un enjeu fondamental, et nous devons poursuivre notre action en la matière.
Enfin, il convient, comme je l’ai déjà dit, de mettre en place des aides spécifiques pour les trésoreries. Des aides couplées sont d’ores et déjà en cours de finalisation et l’indemnité compensatoire de handicap va venir soutenir l’élevage, mais, dans cette période difficile, nous devons être aux côtés des professionnels afin de leur offrir de nouvelles possibilités, de leur ouvrir un maximum de marchés et de redresser des prix aujourd’hui trop faibles.