Monsieur le député, vous avez évoqué ce qu’on appelle, dans le jargon communautaire, les apurements. Je rappelle quand même, parce que je veux être transparent et que j’assume ce qui a été fait, que ces apurements, c’est-à-dire ces corrections, portent sur les années 2008-2012. Ils ne sont pas liés à ce que j’aurais pu décider moi-même mais à des corrections ou à des erreurs qui ont été faites pendant ces années et sur lesquelles la France, bien sûr, s’est engagée vis-à-vis de l’Europe.
L’Europe demandait 3,5 milliards d’euros d’apurement, c’est-à-dire de remboursement. Nous avons contesté les chiffres de la Commission européenne sur les erreurs qu’elle a pu mesurer au travers de photographies satellitaires ainsi que des échantillons, qu’elle a ensuite étendus à l’ensemble de la surface française.
Si la France est le pays qui touche le plus d’aides, c’est parce qu’elle a, il faut aussi le rappeler, la surface la plus grande. Elle n’est pas un pays privilégié, mais simplement, en particulier en termes de surface agricole, un grand pays. Qui dit grand pays dit beaucoup d’aides, et, à chaque fois, la correction sur l’apurement représente beaucoup d’argent. De 3,5 milliards d’apurement nous sommes passés à 1,1 milliard d’euros sur 35 milliards d’aides versées au cours de ces cinq années, entre 2008 et 2012. Je tiens à donner les chiffres pour que l’ordre de grandeur soit connu : nous sommes donc à 2 %.
Que faisons-nous ? En premier lieu nous avons, vis-à-vis de la Commission, contesté, je vous l’ai dit, ce qui nous était reproché. Cela a été un énorme travail, de près de six mois. Devant la représentation nationale, je félicite les services centraux et déconcentrés du ministère de l’agriculture, qui ont permis de contester ces chiffres et de montrer la réalité des choses.
En second lieu, je n’ai pas envie de laisser à mes successeurs ce que je gère, moi, aujourd’hui. Je vais donc essayer d’éviter des erreurs entraînant des corrections qui seraient payées demain par l’État français et assumées par mes successeurs. Nous avons donc mis en place un nouveau système de cartographie, en même temps, je le dis, que nous incombe la responsabilité de mettre en oeuvre la nouvelle PAC.
On nous a fait prendre du retard. L’audit de la France a été le dernier à être réalisé, c’est-à-dire en 2014, au moment même où l’enjeu de la mise en oeuvre de la réforme de la PAC se posait pleinement. En 2015, il faut tout à la fois que nous corrigions ce qui a été fait précédemment, et que nous mettions en oeuvre la nouvelle PAC. Nous ferons donc tout pour que cela se passe dans les délais impartis et pour que les aides – les fameux droits de paiement de base, les DPB, et non plus des droits à paiement unique, les DPU – soient versées à l’automne, au mois de novembre, notamment dans les bassins allaitants.
Il faut bien mesurer le travail que cela représente. Nous allons avoir à discuter sérieusement. Comment va-t-on faire ? Le délai est en effet extrêmement court. Pour les agriculteurs, les déclarations devront être faites dans des délais courts. Je veux que les choses soient claires : nous jouerons la transparence. Nous mettrons les choses en place, mais je préviens qu’il va falloir accomplir un travail immense.
Je pense que nous demanderons même à la Commission européenne, puisque l’audit de la France a été fait au dernier moment, des dérogations sur les délais. Je veux mettre les choses au clair : mon objectif est d’une part que les agriculteurs ne paient pas pour les erreurs qui ont été commises, et cela est réglé puisque c’est le budget de l’État qui paiera, et d’autre part que la mise en oeuvre de la nouvelle PAC se fasse avec un versement des aides dans les délais prévus, avant la fin de l’année 2015. C’est ça, l’enjeu. Et il faut que cela soit fait en évitant toutes les erreurs. Nous aurons donc, je vous le dis, un travail extrêmement important à mener à bien. Nous ferons tout pour éviter, justement, les problèmes liés aux photographies ainsi qu’aux analyses concernant ici un hangar, là un chemin, là-bas une mare, et quelquefois des bandes enherbées.
Je le dis, d’ailleurs, s’agissant de l’agro-écologie visant la couverture générale des sols : si l’on peut se passer de ces systèmes de bandes enherbées, cela sera très bien.
Le 01/04/2015 à 15:48, lacalmontie (Agriculteur retraité) a dit :
Quand ce foutu gouvernement tiendra t-il sa paroles ou plutôt ses paroles ?
Je voudrais indiquer à Monsieur Le ministre de l'agriculture, que les fameuses pénalités européennes arrivent dans les boites aux lettres des agriculteurs en ce moment, même pour ceux qui sont à la retraite !!!Et qu'elles vont être retenues sur les prochains paiements.Si cela n'est pas du despotisme, je n'y connais plus rien en vocabulaire....S
uis à votre disposition pour information complémentaire !!! A la réception de ces pénalités très élevées, comment ne pas basculer vers le vote Marine Le Pen...
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