Il est parfois des concordances de date douloureuses. Nous étions ce matin aux Invalides autour du Président de la République et du Gouvernement pour accompagner neuf militaires, dont l’adjudant-chef Thierry Galoux qui était rattaché au groupe d’entretien, de réparation et de stockage des aéronefs – ou GERSA – de Châteaudun.
J’appelle une fois de plus l’attention du Gouvernement sur l’avenir de la base aérienne 279 qui s’y trouve et a compté jusqu’à 1 100 militaires au début de l’année 2007, avant d’être fortement restructurée pour en compter à l’heure actuelle 470 seulement. Jean-Yves Le Drian a pris une décision importante le 6 mai dernier, formulée dans un courrier, en créant une filière de démantèlement d’aéronefs sur la base aérienne qui compte à l’heure actuelle un peu plus de 300 avions en fin de vie susceptibles de faire l’objet d’une déconstruction, d’une récupération du matériel en pièces détachées et pour certains d’une dépollution.
Il est possible de mettre en place une telle filière industrielle. La lettre ministérielle a procédé à la nomination du général Guy Girier, en charge de conduire le projet, auquel nous croyons. Tout d’abord, la base aérienne de Châteaudun héberge des compétences techniques reconnues depuis longtemps. En outre, les aéronefs sont sur place. La filière progressera au fil du temps car la lettre du ministre précise qu’elle bénéficiera à l’ensemble des aéronefs appartenant aux trois armes. Naturellement, comme je l’évoquais en introduction de mon propos, dans la mesure où la base aérienne a déjà perdu de très nombreux personnels, la mise en place de cette filière sauvera entre 120 et 130 emplois.
Nous avons donc les locaux et les personnels ; il nous reste à trouver les industriels. C’est la raison pour laquelle des appels à projets ont été élaborés et que deux d’entre eux ont été lancés.
Je voudrais que le Gouvernement me confirme que l’on ne va pas émietter la création de cette filière sur deux ou trois lieux du territoire national. En effet, cette dernière n’a de pertinence que si elle est située à un seul endroit. Or, depuis de longues années, ces carcasses d’avions attendent à Châteaudun. Aussi faut-il saisir cette possibilité de réindustrialisation, d’utilisation et même de revente de ces pièces détachées, pour faire de ce lieu un site industriel de référence interarmes et, pourquoi pas, à vocation européenne.
Si je me permets d’interroger à nouveau le Gouvernement, c’est parce que j’ai appris que deux appels d’offres avaient été lancés. On va me dire que c’est dû au fait qu’ils n’étaient pas prêts simultanément. Je n’en tiens pas moins à rappeler qu’il est indispensable que Châteaudun soit bien le coeur de cette filière de déconstruction très prometteuse en matière d’emplois et de compétences.
Enfin, un certain nombre d’entreprises spécialisées dans le domaine de l’aéronautique ont manifesté un grand intérêt envers ce projet et seraient prêtes à s’engager financièrement dans le développement de cette filière.
C’est important tant pour la ville de Châteaudun que pour la base aérienne et l’ensemble du personnel. Pardonnez-moi d’insister mais, en ce jour si particulier, votre réponse sera entendue avec d’autant plus de résonance.