Nous avons toujours eu des relations confiantes avec l'Algérie dans le cadre de l'opération Serval comme dans celui de l'opération Barkhane. Nos forces et celles de la MINUSMA s'approvisionnent même dans ce pays. Il n'y a en revanche pas de coopération opérationnelle officielle. Nous avons proposé qu'un officier de liaison algérien vienne observer l'opération Barkhane, ce qui serait une grande nouveauté. Nous avons également informé les autorités algériennes de l'opération menée à Tessalit, tout près de la frontière algérienne. Que des forces françaises soient présentes à cette frontière est un nouveau sujet pour l'Algérie, mais les choses se passent très bien.
En Afghanistan, nous respectons le traité d'amitié. Nous achevons de retirer les forces qui assuraient le fonctionnement de l'hôpital et de l'aéroport de KaIA (Kabul International Airport) et nous maintiendrons la formation militaire prévue par le traité. Le président Ashraf Ghani a fait savoir au Président de la République qu'il était très satisfait de cette coopération. Nous nous en tiendrons là et ne participerons pas à l'opération Resolute Support de l'OTAN, destinée à prendre le relais de l'opération actuelle tout simplement parce que nous devons faire des choix.
Je n'ai pas dit, monsieur Audibert Troin, que notre présence en Centrafrique cessera lorsque la MINUSCA sera parvenue à son maximum. Nous diminuons seulement notre effectif pour le ramener à 1 500 cet été. Nous transformerons progressivement notre présence en une force de réaction rapide pouvant apporter un soutien éventuel à la MINUSCA. Nous apprécierons ensuite comment poursuivre cette réduction de l'effectif pour en revenir à l'étiage de notre présence antérieure, entre 400 et 500 soldats, s'ils sont nécessaires.
La situation est très différente s'agissant de l'opération Barkhane : en l'espèce, nous sommes là et nous restons. Cette opération qui mobilise 3 000 militaires s'étendra, à mon avis, sur plusieurs années. Elle a pris le relais de Serval mais aussi d'Épervier et, indirectement, de Licorne. Ses caractéristiques sont la cohérence et l'agilité de réaction. Notre gestion de l'après consistera à garantir la sécurité. En matière de développement, nous menons avec le gouvernement malien des actions qui commencent à porter leurs fruits. Les futurs accords d'Alger devront mettre l'accent sur le développement du Nord du territoire, qui a toujours été insuffisamment pris en compte.
Quant à la date limite de signature de contrats pour assurer l'équilibre de la loi de programmation militaire, elle a toujours été fixée à la fin de 2015. C'est d'ailleurs pour cela que l'on a prévu la possibilité d'une révision à ce moment-là. Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que de plus en plus de pays s'intéressent au Rafale. La première signature ne se fera pas nécessairement avec l'Inde car d'autres dossiers sont bien avancés. Il m'a également semblé que l'appareil pouvait intéresser l'Égypte du président al-Sissi, sachant que l'armée de l'air égyptienne possède déjà des Mirage 2000. Par ailleurs, l'Égypte a aussi besoin de nouveaux navires et projette de creuser un nouveau canal parallèle au canal de Suez. Le président al-Sissi est très dynamique et persuasif. Les relations avec la France sont excellentes et la coopération militaire devrait être à la hauteur de la confiance qui s'est manifestée lors de sa visite.