Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, monsieur le vice-président de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur, mesdames et messieurs, chers collègues, il est important que nous puissions aborder cette question dans cette enceinte et le faire dans un état d’esprit aussi apaisé et aussi déterminé que possible.
En effet, la maladie de Lyme est une maladie encore peu connue du grand public, ce qui ne favorise pas sa détection précoce, pourtant si déterminante pour son évolution. C’est une maladie grave, parce que ses effets sont extrêmement invalidants. Bien souvent, elle empêche les malades de poursuivre leur vie quotidienne et d’assurer leur travail, ce qui est très pénalisant et coupe les hommes et les femmes qui en sont atteints d’une partie de leur vie sociale.
Nous avons tous été saisis dans nos circonscriptions de témoignages vécus de la contraction de cette maladie, aux conséquences souvent dramatiques. Des familles se sont organisées sous forme associative pour faire face à la détresse qu’engendrent ces situations. Je veux ici les assurer qu’aucun député ne peut rester insensible à ces témoignages poignants, d’autant plus, cher collège Marcel Bonnot, lorsque cette maladie frappe à l’âge où l’on peut espérer tout construire.
Pour relayer ces préoccupations de nos concitoyens, j’avais moi-même au cours de l’été interrogé la ministre de la santé sur cette problématique essentielle et sur les mesures à prendre. Dans sa réponse, parue le 28 octobre 2014, Marisol Touraine me confirmait qu’un rapport d’étude sur la borréliose de Lyme avait été commandé auprès du Haut conseil de la santé publique, notre instance nationale d’expertise sanitaire. Ce rapport a été rendu, comme prévu, il y a quelques semaines, en fin d’année. Il dresse un panorama de la maladie relativement complet et formule de nombreuses propositions pour améliorer la réponse sanitaire et sa prise en compte par les pouvoirs publics.
La ministre de la santé s’était engagée à mettre en oeuvre un plan de lutte contre la maladie qui reprendrait les principales recommandations de ce rapport, et nous venons d’en avoir confirmation par la voix de Mme Rossignol. C’est pourquoi le dépôt à l’automne d’une proposition de loi de la part du groupe UMP à l’Assemblée nationale, qui appelle à mener une étude sur la maladie de Lyme, ne nous a pas semblé pertinent, beaucoup de propositions contenues dans ce texte de loi relevant en outre plutôt du domaine réglementaire.
Au-delà de cet aspect technique et de positionnement des uns et des autres sur ce point, l’important pour nos concitoyens n’est sans doute pas là. En effet, chers collègues, la question pour eux ne me semble pas de savoir quel est le vecteur – projet de loi, proposition de loi ou décret – de l’action à mener, ni quel est l’outil juridique. L’important est qu’à l’issue de ce débat, ils aient la conviction que le problème est pris à bras-le-corps par les pouvoirs publics – la conviction, et non le sentiment !
On le sait bien, et plusieurs d’entre nous l’ont dit, la précocité et la qualité du diagnostic sont essentielles dans la prise en charge de la maladie. Chaque jour passé est un jour décisif pour la suite.
J’entends, dans les propos du Gouvernement, qu’il est réactif sur la prévention, l’information, la sensibilisation des professionnels de santé, la prise en compte de la maladie et qu’il a la volonté de prendre en compte les recommandations du rapport du Haut conseil de la santé publique.
Néanmoins, madame la secrétaire d’État, nous avons besoin de savoir dans quelles conditions précises et dans quel délai les mesures seront prises. C’est indispensable et nous serons attentifs aux évolutions attendues. Nous serons d’autant plus attentifs que, comme cela a été dit par nombre d’entre vous, le projet de loi relatif à la santé sera examiné par notre assemblée d’ici quelques semaines : ce sera sûrement l’occasion de revenir sur ce débat.
La préoccupation majeure qui s’exprime est souvent celle de la performance des kits de diagnostic de la borréliose et, sur ce point, nous aimerions savoir dans quel délai l’Agence nationale de sécurité du médicament pourra effectivement fournir des éléments de conclusion.