La France est indirectement impliquée dans la problématique du conflit en mer de Chine du Sud. Comme le soulignait mon collègue Giacobbi, lorsque nous avions occupé le Tonkin, nous avions signé un traité de paix avec la Chine, le traité de Tientsin, qui nous reconnaissait des droits sur les Paracels, et plus tard sur les Spratleys, comme en attestent les cartes dans la région de cette époque. En 1954, à la suite des accords de Genève, nous avons donné la souveraineté des îles Paracels et des îles Spratleys au Sud-Vietnam. Nous pourrions être considérés comme des arbitres, ce que nous ne voulons absolument pas.
La langue française est en très net déclin dans la région. Le Vietnam, le Laos et le Cambodge sont membres de l'OIF, mais la langue française y est très peu enseignée. Seul le Laos voit une situation s'améliorer grâce à des efforts importants. Le français y est considéré comme la première langue étrangère à partir du collège (l'anglais est enseigné à l'école primaire) et on y dénombre environ 300 000 locuteurs sur une population de six millions d'habitants. C'est un vrai facteur de rayonnement et il ne faut pas renoncer à maintenir une certaine francophonie en Indochine. Ailleurs, l'enseignement du français est faible. Cela ne veut pas dire que ce n'est pas une langue attirante, mais que l'influence française peut utiliser ce vecteur pour un certain public déterminé. Ainsi, notre pays est, pour les élites et les nouvelles classes moyennes aisées, le pays de la culture, ainsi que celui du luxe, ce lien entre les deux ne devant pas être négligé. Cela se traduit par un intérêt pour la langue française. Nos centres culturels ont un véritable rayonnement en Indonésie et à Singapour. Ce rayonnement culturel est très marqué à Singapour, où les Français sont nombreux, comme le retrace le livre Les Français à Singapour. L'Alliance française y est particulièrement bien implantée. Et nous avons plusieurs centres culturels et alliances qui fonctionnent très bien en Indonésie, non seulement à Djakarta mais aussi notamment à Surabaya, à Jogjakarta et à Sumatra. En revanche, relativement peu de jeunes Indonésiens étudient en France : ils ne sont que 450 cette année. Cela tient à notre politique d'accueil des étudiants étrangers qui n'est, de manière générale, pas satisfaisante. S'y ajoutent des difficultés pour obtenir des visas, observées d'ailleurs dans les deux sens.