Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 4 février 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, membre de la mission d'information :

Les sous-officiers des trois armées suivent une formation de quelques mois, essentiellement pratique, dans leurs écoles respectives (Saint-Maixent, Rochefort et l'école de maistrance de Brest). Leurs choix de carrière sont plus contraints puisqu'ils sont directement recrutés sur une spécialité et ne peuvent en changer au cours de leur formation. Si le niveau général des candidats a augmenté, beaucoup de candidats étant diplômés de l'enseignement supérieur, la marine encourage le recrutement de bacs professionnels qui font, nous a-t-on dit, d'excellents marins sur la durée. La pédagogie de l'école de maistrance a été adaptée à ces nouveaux profils.

Le niveau des militaires du rang et des quartiers-maîtres de la flotte a aussi augmenté ces dernières années : plus de la moitié sont désormais titulaires du bac, alors qu'aucune condition de diplôme n'est exigée. J'ai pu constater au CIRFA de Poitiers que les armées recrutent en disant : « nous ne sommes pas une compensation à vos échecs scolaires » et encouragent les candidats à l'engagement à terminer leurs parcours scolaires avant de franchir le pas.

Leur formation, essentiellement militaire, ne dure que quelques semaines. Les candidats sont en nombre suffisant mais l'inconstance de notre jeunesse réserve parfois quelques surprises, et la découverte de l'institution militaire en fait partir quelques-uns dès les premiers jours.

À la sortie de leur école, officiers et sous-officiers poursuivent leur formation dans diverses écoles de spécialité quand les militaires du rang et les quartiers-maîtres de la flotte poursuivent leur apprentissage en unités.

Nos interlocuteurs ont bien insisté sur le caractère fondamental de cette formation initiale car c'est dans ces écoles que se forgent l'identité des aviateurs, marins et terriens ainsi que leur savoir-être.

La marine nationale, dans le cadre du plan « égalité des chances » a recréé son école des mousses en 2009 : 180 jeunes de 16 et 17 ans, y suivent une formation académique de niveau seconde professionnelle et une formation militaire et maritime. Les trois quarts d'entre eux s'engagent ensuite dans la marine en qualité de quartiers-maîtres de la flotte. C'est une formule originale, qui fait de bons marins mais, surtout, qui remet en selle un grand nombre des jeunes à qui le système scolaire ne convient pas. C'est pour cela que nous souhaitons que les deux autres armées adoptent des dispositifs de ce type. Cela fait l'objet de notre cinquième proposition.

Tout au long de leur carrière, les militaires vont ensuite, à travers la formation continue, prolonger leur formation à de nouveaux matériels et à de nouvelles missions. La formation continue comprend deux types de formation :

– des stages d'adaptation à l'emploi, aux changements d'affectation ;

– les formations de cursus, qui délivrent généralement des qualifications pour progresser en technicité et accéder à des emplois supérieurs.

Le parcours est particulièrement ardu pour les officiers car la formation joue pour eux un véritable rôle de sélection et que l'échec à un concours ou à un examen peut arrêter leur progression ou les conduire à quitter l'institution.

Au cours de leur première partie de carrière, les officiers se voient ainsi dispenser par les armées un enseignement militaire supérieur de premier degré. En fonction de leur réussite, ils pourront ensuite prétendre au deuxième degré de l'enseignement supérieur, dans un cadre interarmées, que représente l'école de guerre. Seule une minorité d'entre eux (moins d'une trentaine) pourra ensuite accéder au troisième degré, le centre des hautes études militaires, avant d'accéder aux grades d'officier général.

L'escalier social fonctionne assez bien dans les armées : les officiers de l'armée de terre sont, par exemple, à 70 % des anciens sous-officiers et les 23 des sous-officiers sont d'anciens militaires du rang. À l'intérieur de leur corps, les sous-officiers et militaires du rang passent également un certain nombre de qualifications qui leur permettent de gagner en technicité et de progresser en responsabilité.

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