Intervention de Jean-Michel Villaumé

Réunion du 4 février 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Villaumé, rapporteur :

Le deuxième défi que nous avons mis en avant est celui des moyens de simulation utilisés pour la formation. Leur rôle est appelé à s'accroître dans les parcours grâce aux évolutions technologiques qui rendent leur conception moins coûteuse. Ils permettent en outre d'économiser des heures de vol ou de navigation, que l'on sait précieuses lorsque l'on connaît les tensions qui existent sur la disponibilité des équipements. Nous avons pu en voir plusieurs à l'occasion de nos différents déplacements. Il existe en fait de deux sortes :

– ceux qui simulent un système d'armes ou un matériel spécifique (avion, navire) pour acquérir un savoir-faire technique ;

– ceux qui simulent un centre de commandement ou une mise en situation, qui apprennent avant tout à travailler en réseau.

Le troisième défi est celui de la formation à la cyberdéfense. Le pacte défense cyber présenté il y a un peu plus d'un an par le ministre est très ambitieux. L'école des transmissions de Rennes, spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication, développe aujourd'hui son catalogue de formations. Les écoles d'officiers sont également très actives : de chaires dédiés à la cyberdéfense sont en train d'y être créées, et Saint-Cyr et l'école navale participent activement au pôle d'excellence en cyberdéfense de Bretagne, créé il y a un an. L'activité en termes de publications est également importante, ce qui est fondamental pour nous aider à nous doter d'une pensée stratégique en la matière.

Enfin, nous pensons que les armées doivent adopter une stratégie plus ambitieuse en matière d'enseignement à distance et de certification professionnelle.

Ces deux outils permettent de diminuer le temps passé en formation.

Le catalogue d'enseignements à distance est en train d'être développé par les armées et, là aussi, les évolutions technologiques offrent des potentialités intéressantes dans les années qui viennent.

La certification professionnelle peut se faire par la reconnaissance de la validation des acquis de l'expérience (VAE) ou la délivrance d'un double diplôme civilmilitaire. Cette démarche demeure encore trop timide : seules 3 700 personnes ont bénéficié de la VAE depuis dix ans, ce qui est très faible. La politique RH du ministère à l'horizon 2025 s'est dotée d'un plan d'action ambitieux en la matière et il faut l'accompagner. Les parcours professionnels des militaires seront certainement plus courts à l'avenir et il importe donc de préparer au mieux leur reconversion, par la certification professionnelle, mais aussi par une politique d'échanges plus importante avec les institutions civiles, comme nous l'avons déjà dit.

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