Lorsque je siégeais au Gouvernement, la question du privilège du Trésor a donné lieu à de nombreuses hésitations. Le ministre vient de rappeler à très juste titre l’évolution de la pratique que nous avons engagée pendant la crise, et M. Fromantin a quant à lui judicieusement souligné que l’argument selon lequel l’abandon du privilège se solderait pour l’État par une perte très importante, généralement mis en avant, n’est plus l’argument massue qu’il a pu être dans le passé. L’enjeu est donc bien un affichage destiné aux investisseurs, notamment à ceux qui manquent cruellement dans notre pays : les business angels et tous les acteurs privés qui veulent investir dans l’économie.
Je voterai donc cet amendement mais, même s’il ne recevait pas sur ces bancs le soutien unanime qu’il mérite, il est indispensable que nous réfléchissions aujourd’hui au chemin que nous devons faire rapidement pour passer d’une action plus vertueuse qu’on ne l’imagine à un affichage qui soit lui-même plus vertueux.
Je sais, pour bien la connaître, toute la difficulté des blocages que l’on peut rencontrer avec l’administration du Trésor, dont je ne doute pas qu’elle reste arc-boutée sur cette question, comme elle l’a toujours été ; mais je fais confiance, monsieur le ministre, à votre capacité de faire bouger les lignes pour que, sur cette question, on puisse se donner rendez-vous lors de la navette avec des éléments positifs. Sur ce sujet que vient de soulever mon collègue Fromantin, et auquel le président Vigier, avec qui j’en ai beaucoup parlé, est lui aussi très attaché, nous ferions vraiment oeuvre utile pour le dynamisme des investissements privés dans l’économie française.