Madame la secrétaire d’État, ma question concerne la régulation des zones commerciales dans nos territoires. Malgré les difficultés économiques rencontrées, nous voyons se multiplier les créations ou les extensions de zones commerciales, souvent en périphérie des zones urbaines. Selon diverses études statistiques, mon département, les Pyrénées-Orientales, pourtant l’un des plus pauvres de la métropole, a vu l’installation de plus de 300 000 m2 de zones commerciales ces trois dernières années, captant de plus en plus de consommateurs.
Dans le même temps, de nombreux commerces de centre-ville cessent leur activité par manque de clientèle, contribuant à la dégradation et à la paupérisation de nos centres-villes et de nos quartiers. Sur cette même période, et selon une étude menée par la chambre de commerce et d’industrie, plus de 20 % des commerces du centre-ville ont baissé rideau chaque année. Aujourd’hui, un quart des commerces du centre-ville ont fermé.
Cette concurrence exacerbée a des incidences directes sur l’emploi, avec une baisse de 10 % des salariés sur les sept dernières années. Elle fragilise la viabilité des commerces restants, qui voient leur chiffre d’affaires diminuer d’un tiers sur la même période.
Cette prolifération des zones commerciales a une autre conséquence : elles sont de plus en plus nombreuses à être laissées en friche, les enseignes se déplaçant vers d’autres zones commerciales nouvellement créées. Le Gouvernement, conscient de ce phénomène, a d’ailleurs prévu la possibilité de transformer ces locaux commerciaux en zone d’habitat.
Ces difficultés proviennent, semble-t-il, d’une absence de régulation. Celle-ci est encore plus manifeste depuis que les professionnels ne sont plus présents au sein des commissions départementales d’aménagement commercial, les CDAC, où, désormais, seuls siègent des élus.
De fait, l’aménagement de zones commerciales est effectué au coup par coup, sans vision territoriale et engendre des problèmes sociaux et économiques de plus en plus lourds ; il entraîne une désertification et une paupérisation accrue des centres-villes.
En conséquence, madame la secrétaire d’État, je vous demande quelles sont les mesures que le Gouvernement peut mettre en place afin d’encadrer ces extensions démesurées et non régulées de zones commerciales.