Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 10 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Maintien des liaisons tgv dans les ardennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Monsieur le président, je souhaitais interroger M. le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche à propos du réseau ferroviaire de mon département, les Ardennes, et notamment de la desserte TGV.

Madame la secrétaire d’État chargée des droits des femmes, en 2000, lors de la convention de financement de la première phase du projet de ligne à grande vitesse Est, la SNCF et le Gouvernement, pour la première fois s’agissant d’une desserte TGV, ont mis les collectivités territoriales à contribution.

Bien que le TGV Est ne concerne pas les collectivités les plus riches de France, il a quand même fallu qu’elles paient pour voir la grande vitesse irriguer leurs territoires. Les Ardennais ont payé pour cette portion de TGV en tant que contribuables du département mais également en tant que Champardennais. La région a participé à hauteur de 80 millions d’euros, tandis que le département des Ardennes a financé 9 millions d’euros.

Trois liaisons TGV entre Paris et Charleville-Mézières étaient en service, mais malheureusement, en 2012, celle de l’après-midi a été supprimée. Il n’y a donc plus que deux allers-retours par jour, au lieu de trois, et aucun retour vers Paris dans l’après-midi.

Nous savons tous, pourtant, que le TGV est un élément important d’attractivité pour un territoire, en particulier sur le plan économique. À cet égard, supprimer des parcours TGV et mal organiser des ruptures de charge avec les TER ne sont pas de bons signaux adressés aux entreprises.

Le rapport de la Cour des comptes publié le 23 octobre dernier sur le réseau des trains à grande vitesse a soulevé la question de la rentabilité des investissements de la ligne à grande vitesse Est. Dans la recommandation no 2, la Cour prévoit notamment de « restreindre progressivement le nombre d’arrêts et de dessertes aux extrémités de lignes en ne conservant que celles justifiées par un large bassin de population ».

Les collectivités – Charleville-Mézières, Rethel et Sedan – et le conseil général, aux côtés des habitants, sont très attachés à la desserte TGV dans le département des Ardennes. C’est un territoire fortement touché par la crise économique dont la population diminue et dont le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale. Le TGV y est vital pour attirer des entreprises.

Aussi je souhaite connaître l’interprétation de ce rapport par la SNCF mais aussi par l’État, son partenaire le plus important. Car suivre les recommandations de la Cour des comptes représenterait une catastrophe économique pour le département.

Aussi, je vous demande, madame la secrétaire d’État, de veiller avec le Gouvernement au maintien du TGV dans les Ardennes et d’agir rapidement pour qu’un service de qualité soit proposé aux usagers ; c’est un enjeu essentiel pour l’attractivité d’un territoire trop longtemps oublié.

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