Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie chargé des transports, de la mer et de la pêche. « On n’est pas des moins que rien ! » scandaient les lycéens du « 93 » il y a déjà dix ans pour exiger leur dû. J’ai déposé en 2013 une proposition de résolution soulevant la question des moyens nécessaires à la reconnaissance de la Seine-Saint-Denis comme partie prenante de la République. En effet, de ce côté du périphérique, si on souffre des inégalités sociales, on travaille, on crée, on a aussi des exigences et on supporte peut-être moins qu’ailleurs les injustices et les discriminations. Ma question porte sur l’une d’entre elles, en l’espèce l’état de l’autoroute Al non concédée qui traverse le département.
Imaginez ! Vous franchissez le périphérique, vous vous engagez sur l’Al, les lumières de Paris sont derrières vous et vous vous trouvez d’un seul coup dans le noir ! Et parce que vous habitez La Courneuve, Stains ou Le Blanc-Mesnil, vous craignez chaque jour pour votre sécurité car les bretelles de sortie vers ces villes ne disposent d’aucun éclairage !
On peut se demander si les citoyens jouissent de droits identiques des deux côtés du périphérique. La nuit, on a peur. Le jour, on peut admirer les bas-côtés et le spectacle ne vaut pas le déplacement. Décharges sauvages et ruines de camps de fortune évacués s’amoncellent. On devine l’image des villes qui en résulte et le sentiment de relégation qu’en ressentent leurs habitants. C’est aussi par l’autoroute Al que les étrangers arrivés à l’aéroport Charles-de-Gaulle découvrent notre pays. C’est également par cette voie que convergeront les participants de la future conférence mondiale sur le climat de Paris qui se tiendra en Seine-Saint-Denis.
À la suite des maires de Stains et de la Courneuve, je transmets aux services du ministère les demandes de moyens des personnels et leur demande d’intervenir afin que la situation évolue favorablement au bénéfice de la population de la Seine-Saint-Denis et de l’image de notre pays.