Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du 10 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Sécurité aux abords des centrales nucléaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Madame la secrétaire d’État chargée des droits des femmes, ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et porte sur la sécurité aux abords des centrales nucléaires, notamment de la centrale du Bugey, dont on attend toujours le changement de dénomination en centrale de Saint-Vulbas. Nous avions d’ailleurs alerté tous les parlementaires de l’Ain sur ce sujet pour protéger notre appellation d’origine contrôlée des vins du Bugey. Nous comptons sur la réponse de Mme la ministre à ce sujet.

J’aimerais revenir sur la proposition de loi de mon collègue Claude de Ganay, présentée jeudi dernier en séance et visant à créer un délit d’intrusion sur un site nucléaire. Nous ne pouvons que nous féliciter de son adoption. Il reste toutefois des dispositions à prendre concernant la sécurité des centrales.

Entre le 19 octobre et le 6 novembre derniers, les équipes de surveillance de la centrale de Saint-Vulbas, donc, ont détecté à quatre reprises la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. Ce cas n’est pas le seul à avoir été signalé, puisque des drones d’origine inconnue survolent depuis plusieurs mois nos centrales. Des événements récents ont d’ailleurs montré que des attentats inenvisageables il y a peu étaient possibles, les centrales nucléaires constituant un objectif ciblé.

Pour l’instant, des radars ont été installés afin de réduire ce type d’incidents. En outre, l’espace aérien des centrales est déjà réglementé : le survol dans un périmètre de 5 kilomètres et en dessous de 1 000 mètres d’altitude est strictement interdit. Une étude démontrerait cependant que les perturbations créées par un parc éolien atténueraient sensiblement, voire totalement la possibilité de détection d’avions dans un périmètre pouvant aller jusqu’à 20 kilomètres autour de la centrale. La présence d’un site éolien à proximité fournirait aux potentiels agresseurs un couloir de pénétration vers leur cible, dans lequel ils seraient assurés de ne pas être détectés.

La population de mon département est sensible à ce risque potentiel. Dans ma circonscription, le village d’Innimond a d’ailleurs répondu non, dimanche dernier, à l’issue d’un référendum municipal, à l’implantation d’éoliennes à moins de 10 kilomètres à vol d’oiseau de la centrale nucléaire de Saint-Vulbas.

J’aimerais donc savoir si vous entendez interdire l’implantation de parcs éoliens dans un périmètre plus large que celui de 5 kilomètres aujourd’hui prévu par la loi, afin de garantir la sécurité de nos sites nucléaires et d’apaiser ainsi les inquiétudes légitimes de nos concitoyens.

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