Selon vous, monsieur Barnavi, les protagonistes ne pourront régler le conflit par eux-mêmes sur le terrain. Ne pensez-vous pas cependant que ce conflit s'est trouvé en quelque sorte relayé par les deux diasporas, c'est-à-dire par des personnes qui se sont mobilisées sans être sur place ? N'est-il pas même arrivé que les deux diasporas fassent monter la pression en se montrant plus radicales encore que les acteurs directement concernés ?
Si je pose la question, c'est que l'on voit que le conflit israélo-palestinien divise non seulement le Proche-Orient, mais aussi, parfois, nos sociétés. Les extrémistes des deux camps, qui sont loin d'être tous sur le terrain, n'auraient-ils pas pris en otage ce conflit à des fins qui n'ont rien à voir avec son règlement ?
Si les deux diasporas prenaient un peu de recul – j'ignore si cela est possible –, le dialogue entre les deux parties ne se trouverait-il pas facilité ?