Intervention de Pouria Amirshahi

Réunion du 4 février 2015 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

Vous avez affirmé avec raison, monsieur Barnavi, que les deux peuples sont pris en otage par des idéologies, probablement minoritaires, qui ont la force de l'organisation, de la détermination et des armes pour imposer leur joug et leurs revendications à la fois territoriales, politiques et de pouvoir.

Pour vous, donc, c'est de l'extérieur que viendra la solution. Je crois en effet qu'un nombre encore plus important d'États doit reconnaître l'État de Palestine afin de créer un rapport de force en faveur du droit et de la reconnaissance du faible au fort. Sans doute faut-il aussi prendre des initiatives, comme Laurent Fabius et d'autres l'ont proposé, pour permettre un dialogue permanent par le biais de conférences internationales.

Cela étant, les sociétés civiles de Palestine et d'Israël existent. Elles se parlent entre elles. Des mouvements de la paix se sont formés. Au-delà, beaucoup de citoyens palestiniens et israéliens sont parfaitement conscients des enjeux, y compris pour leur propre survie, et sont très lucides sur le jeu politique qui se joue à leur détriment et les prend en otage. Leurs revendications portent non seulement sur la paix, mais aussi sur l'accès à l'eau ou à la propriété, c'est-à-dire sur des enjeux de dignité.

Bref, j'ai le sentiment que ces sociétés civiles s'organisent de plus en plus en Israël comme en Palestine. Sans doute ne les entendons-nous pas assez. Les médias, marqués par une vision et par des mots inchangés depuis vingt-cinq ans, sont un filtre déformant. Leur discours lasse. La nouvelle donne régionale mériterait d'être beaucoup mieux mise en avant. Les jeunes générations ne placent pas leur avenir sous le sceau du désespoir dans lequel elles ont pourtant grandi. Les jeunes acteurs de la société civile que j'ai rencontrés m'ont semblé au contraire pleins d'espoir. Peut-être les autorités israéliennes et palestiniennes ne les mettent-elles pas assez en valeur. Pour notre part, nous devrions faire un effort pour leur tendre la main et pour montrer – comme des fondations actives dans ce domaine ne manqueront pas de le faire – ces visages d'hommes et de femmes qui, j'en suis persuadé, peuvent beaucoup contribuer à faire bouger les lignes, tout autant que les États et les conférences internationales.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion