Intervention de Jean-Jacques Bridey

Séance en hémicycle du 9 février 2015 à 21h30
Croissance activité et égalité des chances économiques — Article 47

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey :

Je veux revenir sur la fin de l’intervention de M. le ministre Morin. On parle toujours de l’Europe de la défense. Or, ce soir, nous avons l’occasion de franchir un pas supplémentaire vers cette Europe de la défense, dont on sait très bien qu’elle ne se construira pas par un coup de baguette magique mais qu’elle commencera par des rapprochements entre les industriels européens de l’armement et par la création de structures transnationales, en fonction de l’ambition et de la volonté des États concernés.

Le rapprochement entre Nexter et KMW poursuit deux objectifs.

Le premier est le renforcement de la puissance de notre industrie d’armement – ce soir, nous parlons d’armement terrestre. Pour ce faire, le rapprochement de deux groupes français et allemand d’importance équivalente est une bonne chose. Il s’agit aussi de renforcer notre capacité à l’exportation et à l’innovation. Nous le savons très bien, si nous voulons une industrie puissante, nous devons être capables d’exporter et encourager la recherche, le développement et l’innovation afin d’être toujours en avance. Ce premier objectif est atteint.

Le second objectif est la sauvegarde de notre indépendance stratégique. Si nous ne renforçons pas notre industrie terrestre, nous verrons l’affaiblissement de notre indépendance stratégique. Aujourd’hui, cette indépendance est préservée par le rapprochement franco-allemand. En adoptant cet après-midi l’article 44 de ce projet de loi, sur lequel je n’ai pas entendu beaucoup de critiques, nous avons permis la mise en place du dispositif de l’action spécifique : il faut maintenant le mettre en oeuvre et permettre ainsi, par le rapprochement de deux groupes équivalents, la sauvegarde de l’indépendance stratégique, l’indépendance de décision de notre industrie d’armement. Il y va de la qualité de l’équipement de nos armées.

Nous parlons d’un rapprochement entre deux groupes systémiers qui ont, en matière de produits et de stratégie, plus de complémentarité que de concurrence. Certes, ils sont concurrents sur quelques produits, comme les chars, mais la différence entre le char allemand et le char français est telle que la concurrence n’existe presque plus. La concurrence est très faible sur les munitions, puisque Nexter en produit mais que KMW n’en produit pas.

Enfin, pour instiller un peu de polémique en ce début de séance,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion