Monsieur le secrétaire d’État au budget, je souhaite cette fois vous interroger sur les déclarations du Président de la République lors de sa conférence de presse du 5 février dernier. Il a notamment affirmé que sa politique économique portait ses fruits. Vous m’accorderez tout de même que tous les voyants sont au rouge, ou au moins à l’orange clignotant ! Pour autant, Pierre Moscovici, qui a siégé sur ces bancs avant de devenir ministre de l’économie, a prononcé maintenant qu’il est passé de l’autre côté de la barrière un réquisitoire assez sévère sur la situation économique du pays. Il souhaite que nous soyons capables de respecter la trajectoire des finances publiques.
Monsieur le secrétaire d’État, vous connaissez parfaitement les indicateurs économiques et vous êtes tout à fait conscient que notre déficit public en 2014 s’élevait encore à 4,4 % de notre produit intérieur brut. Pour 2015, il devrait être réduit de 0,3 point. La Commission européenne nous demande de faire un effort supplémentaire pour respecter notre trajectoire – ou plutôt essayer de la respecter : sinon, le déficit serait déjà à 3 % pour 2015.
Même si la croissance doit s’améliorer, avec 1 % en 2015 et 1,8 % en 2016, on voit bien que le compte n’y sera pas. Tant que nous n’aurons pas accompli des réformes structurelles et consenti des efforts budgétaires supplémentaires, nous ne respecterons pas la trajectoire telle qu’elle a été définie.
Alors, monsieur le secrétaire d’État, vous venez de parler d’un « petit » milliard d’euros de dépenses nouvelles, dont j’ai bien entendu qu’il serait gagé par des économies réalisées sur les budgets des différents ministères. Mais comment allez-vous faire précisément, sachant que vous prévoyez une baisse de 0,3 point de la dépense publique mais que la Commission européenne attend une baisse de 0,5 point ? L’écart entre ces deux chiffres, cela représente tout simplement 4 milliards d’euros supplémentaires à trouver ! Avec le milliard de dépenses nouvelles consacrées au terrorisme, cela fait 5 milliards. Ma question est simple : monsieur le secrétaire d’État, où allez-vous trouver ces 5 milliards d ’économies supplémentaires en 2015 ?