Monsieur le député, vos questions sont particulièrement opportunes. La menace terroriste que nous combattons au Levant, au Sahel, en République centrafricaine ne concerne pas uniquement la sécurité des Français, mais celle de l’ensemble des citoyens européens. Comme vous, j’estime qu’il existe une obligation de solidarité européenne.
Des progrès ont été réalisés. Un conseil européen a été consacré aux questions de défense en décembre 2013 – ce n’était plus arrivé depuis cinq ans. Les Européens sont présents au Mali – un général espagnol commande l’EUTM, la mission de formation de l’Union européenne au Mali, à Bamako – et en République centrafricaine, avec pour mission de protéger les quartiers les plus sensibles de Bangui. La brigade franco-allemande est intervenue au Mali ; des Suédois et des Néerlandais sont présents sur les théâtres d’opérations. Mais tout cela n’est pas suffisant.
Face aux défis auxquels l’Europe est confrontée, la réponse n’est pas au rendez-vous. Il faut prendre de nouvelles initiatives. Parmi les points que vous avez évoqués, deux me paraissent majeurs. La participation financière de l’Union aux opérations extérieures doit être accrue – le dispositif Athena ne concerne aujourd’hui que 10 % des opérations. Le renseignement doit faire l’objet, non pas d’une mutualisation, mais d’une coopération renforcée, avec un mécanisme bien identifié.
Nous voulons aborder ces deux sujets lors du Conseil européen de défense qui aura lieu en juin. J’espère que nous réaliserons des avancées significatives.