Vous avez raison, madame la députée, de souligner l’importance des mesures très spectaculaires qu’a annoncées la Banque centrale européenne. Ces mesures d’assouplissement quantitatif – ou quantitative easing en anglais – prennent concrètement la forme d’une injection de liquidités de l’ordre de 1 000 milliards d’euros sur une période de dix-neuf mois.
Cela signifie tout simplement que les banques pourront prêter davantage aux entreprises et aux ménages, et que l’accès au crédit bancaire et le financement des investissements, de l’immobilier et des dépenses des ménages s’en trouveront facilités dans l’ensemble de la zone euro.
Cela permettra aussi de maintenir l’euro à un faible niveau, ce que nous souhaitions – comme le Premier ministre l’avait indiqué dans sa déclaration de politique générale – parce que cela est plus favorable à nos exportations.
Enfin, ces mesures contribuent à restaurer la confiance en Europe parce qu’elles favorisent l’investissement et la consommation.
C’est donc une décision que nous devons saluer et dont nous pouvons nous féliciter, tout en respectant évidemment l’indépendance de la Banque centrale. Mais comme le Président de la République l’avait indiqué à Davos, nous pensons qu’il s’agit de l’un des éléments d’une nouvelle orientation des politiques économiques en Europe. Il va de soi que tout ne peut pas relever de la seule politique monétaire. Il faut combiner cette action très forte de la Banque centrale européenne avec l’action de soutien aux investissements – à hauteur de 315 milliards d’euros – conduite dans le cadre du plan Juncker, et avec l’utilisation du budget européen. Corina Creu, la commissaire européenne à la politique régionale, était en France aujourd’hui même : la France va bénéficier de 26 milliards d’euros de fonds structurels européens et de fonds européens d’investissement, et elle est le premier pays à avoir signé le programme opérationnel. En outre, toutes les régions françaises ont d’ores et déjà signé leur contrat avec la Commission européenne.
C’est donc la combinaison de ces différents éléments avec les réformes structurelles et avec l’orientation vers la croissance qui permettra le redémarrage que nous sentons poindre dans la zone euro. Vous avez vu que la production industrielle était en hausse au…