Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du 11 février 2015 à 15h00
Questions au gouvernement préalables au conseil européen relatif à la lutte anti-terroriste — Lutte contre le terrorisme

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Monsieur le Premier ministre, le drame des attentats de janvier a été pour nous une sorte de 11 septembre. Face à ces crimes, vous avez eu des paroles très fortes. Mais après les paroles, il est urgent de passer aux actes : radicalisation dans les prisons, déchéance de nationalité, PNR, renseignement, internet, coopération européenne, mais aussi prévention et éducation – les chantiers sont immenses et notre commission d’enquête sur le djihadisme présentera d’ailleurs prochainement ses conclusions.

Permettez-moi cependant de m’arrêter sur deux points. L’un est sémantique – mais d’une portée symbolique fondamentale –, l’autre géopolitique.

Les terroristes islamistes sont régulièrement désignés comme des « combattants » par vos ministres et dans les notes de service, françaises ou européennes. Or, l’utilisation de ce terme est une faute sémantique et morale : comment ose-t-on utiliser le même terme pour qualifier les héros de la France, anciens combattants, et ces lâches barbares ? Non ! Ces hommes qui lapident et violent des femmes, qui égorgent des innocents, qui brûlent vifs des otages, sont tout sauf des combattants.

Comme nous l’enseigne Austin, philosophe du droit, nommer et dire, c’est déjà faire. Et nommer notre ennemi est un premier pas indispensable dans la lutte contre ce fléau.

Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous imposer une directive formelle pour qu’à partir de ce jour, ces assassins soient appelés « terroristes », « djihadistes » ou « islamistes », mais en aucun cas « combattants » ? Soyons aussi à l’initiative d’une instruction européenne en ce sens.

Deuxième inquiétude : le terrorisme se développe parce que des pays lui apportent leur concours logistique, militaire et financier. Ces États, hélas ! nous les connaissons, nous les fréquentons, et flirtons même avec certains d’entre eux.

L’un de ces États, en particulier, m’inquiète : l’Iran, dont huit dirigeants actuels sont visés par des mandats d’Interpol parce qu’impliqués directement dans les attentats de 1994 à Buenos Aires, où 84 personnes ont été assassinées ; l’Iran, qui met à profit le fait que nous nous concentrions sur Daech, pour nous endormir et obtenir à tout prix l’arme nucléaire, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Hélas, les États-Unis baissent la garde. Comment empêcher l’Iran…

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