Intervention de Eduardo Rihan Cypel

Séance en hémicycle du 27 novembre 2012 à 21h30
Sécurité et lutte contre le terrorisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEduardo Rihan Cypel :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure, chers collègues, chacun le sait, notre pays, comme beaucoup d'autres, est confronté à la montée des menaces terroristes. La situation internationale, la déstabilisation de certaines zones géographiques proches, comme le Sahel, ont entraîné une montée des risques à nos frontières, à l'intérieur de nos frontières, et partout ailleurs pour nos propres concitoyens : un nouvel otage français a été pris dans le Sahel, ce qui montre que notre pays est encore la cible des groupes terroristes qui prospèrent dans cette partie du monde.

La situation, vous le savez, a empiré au Sahel depuis la guerre en Libye et la crise au Mali. Depuis de nombreuses années, mais tout particulièrement depuis ces dernières années, la zone connaît une déstabilisation qui permet à certains groupes terroristes qui attaquent notre pays de se renforcer.

Je suis membre de la commission du Libre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui a vocation à définir les grandes orientations stratégiques de défense et de sécurité de notre pays pour les quinze ou vingt années à venir. Sur la base des analyses prospectives du Livre blanc, le Président de la République, le moment venu, procédera aux arbitrages, mais nous savons d'ores et déjà que notre pays doit faire face à ces nouvelles menaces, bien réelles, et qui ont un impact considérable sur notre sol national.

Parmi ces risques, il en est un de tout à fait nouveau : je veux parler du cyber-terrorisme et des cyber-attaques qui frappent en France, depuis quelques années, les ministères, l'Élysée, mais aussi notre appareil de sécurité et de défense. Nous ne sommes pas à l'abri d'un nouvel espace de conflictualité qui prend une ampleur considérable, au point que je me permettrai de parler, car il faudra nous y préparer, d'un éventuel « cyber-onze septembre ». Cette menace ne relève plus de la fiction : l'ancien secrétaire d'État et ancien directeur de la CIA M. Leon Panetta parlait même il y a quelque temps d'un possible « cyber-Pearl Harbor ». Il ne s'agit plus de conjectures réservées à quelques intellectuels, quelques chercheurs penchés sur l'analyse de l'avenir ; ce sont des menaces réelles auxquelles il faudra faire face et le Livre blanc trace d'ores et déjà quelques orientations à ce sujet. Dans vos propos et par votre action au quotidien, je sais, monsieur le ministre, que vous préparez la France, sur le plan de la sécurité intérieure, à ces menaces en provenance du monde « cyber ». Nous devons en particulier préparer notre pays à protéger ses infrastructures stratégiques, dont nous savons qu'elles peuvent être la cible de telles cyber-attaques.

Se pose également la question du renseignement, essentiel pour prévenir les attaques, ajuster notre réponse, anticiper, comme cela a été fait récemment : au nom de la ville de Torcy, dont je suis le député et qui a récemment subi un choc terrible, je veux vous remercier, monsieur le ministre, d'avoir anticipé la menace et mis hors d'état de nuire ces individus qui prospéraient sur notre sol et s'apprêtaient à commettre des actes terroristes, et rendre hommage aux services de police, de sécurité, de renseignement.

Je veux également saluer l'esprit de responsabilité des habitants de ma ville, qui ont su garder leur calme. Vous avez appelé, monsieur le ministre, au rassemblement de toute la nation face à la menace du terrorisme. Dans ma ville, comme à Sarcelles, à Toulouse, à Montauban, nous avons pu mesurer l'esprit de rassemblement des Françaises et des Français qui en appelaient à notre responsabilité ; et cela fait chaud au coeur de voir que nous pouvons nous rassembler dans des moments aussi difficiles.

Le projet de loi que vous nous présentez maintient un certain nombre de dispositifs adoptés récemment, mais il propose aussi de nouvelles dispositions pour permettre aux juges et aux services de police de faire leur travail pour anticiper les risques, pour assurer la sécurité à laquelle notre pays a droit, pour, tout simplement, maintenir l'esprit qui est le nôtre, celui d'une République qui sera toujours plus forte que le terrorisme. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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