Les mots ont de l’importance, monsieur le président Vigier. Vous avez dit tout à l’heure l’attachement qui est le vôtre, et que nous partageons, aux juges prud’homaux. Il ne faut donc pas prononcer des mots qui font peur s’ils ne reflètent pas la vérité, comme ce mot d’échevinage. La réforme qui vous est ici proposée n’a rien à voir avec le rapport Marshall ni avec le rapport Lacabarats. Le rapporteur vient de vous l’expliquer : dans la mesure où la procédure ne peut être accélérée qu’à l’initiative des juges prud’homaux eux-mêmes, on ne peut pas parler d’échevinage.
Si cela avait été à l’initiative d’une des parties, voire des deux, ce qui était encore le cas à l’issue de la commission spéciale, j’aurais pu accepter ce que vous dites – et encore, cela aurait pu se discuter. Mais ce n’est pas le cas.
Enfin, monsieur le président Vigier, il y a quelques semaines, à propos du permis de conduire, vous vous montriez réformiste, préoccupé du sort de nos concitoyens, notamment des jeunes. Or depuis tout à l’heure vous parlez de la justice prud’homale sans avoir un mot pour les justiciables. C’est regrettable. Nous respectons et défendons les juges prud’homaux, mais il y a aussi les justiciables, et c’est aussi pour eux que cette réforme est faite.