Je comprends d’autant moins qu’il suffit d’interroger, comme je le fais très souvent, nos compatriotes qui vivent depuis longtemps aux États-Unis pour comprendre que beaucoup d’entre eux travaillent pendant de longues années avec l’objectif de rentrer en France pour prendre une retraite bien méritée, souvent dans le village dans lequel ils sont nés et où ils ont passé leur enfance, et qu’en réalité ils ne le peuvent pas. Je les appelle même les « prisonniers de la retraite » !
En effet, contrairement au système français, les Américains n’ont pas de système de retraite par répartition. Ils n’ont donc pas de revenus différés du travail lorsqu’ils atteignent l’âge de la retraite. Le seul capital qui leur permet de prendre leur retraite, c’est bien le plan 401(k), qui est un système de retraite par capitalisation. Je crains, monsieur le rapporteur thématique, que vous ne passiez totalement à côté du sujet.
De surcroît, quand nos compatriotes quittent les États-Unis, les sommes qu’ils ont capitalisées sont soumises à l’exit tax et ils en perdent une partie.
Cela veut dire, monsieur le ministre, que de nombreux Français, dont beaucoup sont des hauts fonctionnaires internationaux, aimeraient revenir en France, dépenser de l’argent en France, investir au moment de la retraite, et qu’ils ne le peuvent pas.