Il s’agit plutôt d’un amendement d’appel. Vous me direz qu’il n’est peut-être pas nécessaire de le défendre à cette heure-ci, mais il en vaut tout de même la peine !
Certains commerces, notamment en centre-ville et dans les métiers de la vente, connaissent une vraie difficulté à recruter des collaborateurs à temps plein. L’idée de regrouper des commerçants afin que chacun d’eux puisse embaucher à temps partiel des salariés dans le domaine de la vente séduit les professionnels. Le problème est de trouver une solution pour que ces salariés ne soient pas considérés comme des saisonniers permanents à temps partiel dans chacun des magasins. Il faudrait trouver un employeur qui recruterait les salariés en CDI, comme le ferait un groupement d’employeurs classique ; les salariés pourraient alors aller travailler chez plusieurs commerçants qui ne sont pas forcément concurrents, puisqu’ils ne vendent pas forcément la même chose.
J’ai expérimenté, comme certains d’entre vous, le dispositif des groupements d’employeurs, et j’ai pu constater qu’il fonctionnait bien dans le secteur agricole, par exemple, ou dans des filières très proches les unes des autres. Mais en dehors de cela, on a beaucoup de mal à rassembler des professionnels au sein d’une même entité, chacun pensant que c’est à un autre que doit revenir la responsabilité de la présidence du groupement d’employeurs. Ainsi, ce système fonctionne en théorie, mais pas en pratique.
Une autre solution existe : celle du portage salarial, mais elle s’adresse plutôt aux cadres, qui peuvent avoir ce réflexe notamment lorsqu’ils quittent une entreprise avant l’âge de la retraite. Cependant, pour une main-d’oeuvre moins qualifiée, plus jeune et susceptible de travailler à temps plein, notamment en centre-ville, je propose que l’on accorde aux entreprises de travail temporaire la possibilité de faire signer des contrats à durée indéterminée multi-employeurs.