Le service militaire assurait, il est vrai, un brassage social, mais qui ne concernait que les jeunes hommes. Malgré la nostalgie actuelle, ce dispositif fut très critiqué dans les années 1980 et 1990 car les demandes de sursis et d'exemption le rendaient très inégalitaire et qu'il répondait à une vocation opérationnelle dans le cadre des besoins militaires de l'époque. Aujourd'hui, les besoins de l'armée et de la gendarmerie ont changé ; une armée professionnelle, composée de techniciens utilisateurs d'équipements complexes, nécessite une autre vision des choses. Dans quel but les armées délivreraient-elles une instruction militaire au plus grand nombre alors qu'avec la professionnalisation, elles se sont recentrées sur la formation de leurs engagés ?
Le service civique actuel – auquel on pourrait donner plus d'ampleur – représente un bon moyen de socialisation pour les jeunes, basé sur le volontariat. Notre société actuelle, et en particulier les jeunes, sont de plus en plus rétifs à la notion d'obligation. Même la JDC n'en relève pas : ne pas l'effectuer entraîne une difficulté – ne pas pouvoir passer le permis de conduire ou se présenter aux examens et concours organisés par la puissance publique –, mais pas de sanction directe. Du point de vue de la théorie juridique, elle n'est donc pas obligatoire.