Intervention de Hervé Gaymard

Séance en hémicycle du 17 février 2015 à 15h00
Nouvelle organisation territoriale de la république — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Gaymard :

Puis la lumière vint. Après la déroute des élections municipales, il y aura bientôt un an, il fallait que le nouveau Premier ministre endossât l’uniforme du réformateur. Quelle réforme facile, « communicante », pour frapper les esprits, et éviter ainsi de s’attaquer aux vraies réformes dont notre pays ne finit plus d’avoir besoin ?

La réforme de l’éducation ? L’enlisement des rythmes scolaires ne laissait rien présager de bon. Il valait mieux passer son chemin, contre toutes les promesses électorales.

La réforme fiscale ? Les ménages et les entreprises sont à genoux après le matraquage fiscal qu’ils subissent depuis 2012. Il fallait éviter de céder à la provocation, et tenter de se faire oublier.

La réforme du marché du travail ? Indispensable, dit-on hors du champ des caméras. Impensable, nous dit un ministre éminent, qui pousse la désinvolture à dire qu’il suffit d’« imprimer le code du travail en petits caractères ».

La réforme de la sécurité intérieure ? Terrain trop glissant pour cette majorité, et qui nuirait à la solidarité gouvernementale.

Il fallait donc trouver une réforme que l’on croyait facile, qui aurait marqué l’opinion – une bonne réforme, vous dis-je, qui permette de prendre la pose avec un mouvement du menton.

Le verdict tomba, le 8 avril de l’année dernière, du haut de cette tribune, pendant le discours de politique générale du nouveau Premier ministre. La solution miracle était trouvée : il fallait diviser par deux le nombre de régions et supprimer le département.

Le nombre des régions vient effectivement d’être diminué de moitié. Il n’y a d’ailleurs pas de quoi se vanter, car cette lubie technocratique parée des attraits de la prétendue modernité de la « grande région européenne », ne résiste pas à l’examen. Allez demander, notamment, aux Alsaciens, aux Bretons, aux Picards, aux Nordistes, et à bien d’autres, ce qu’ils en pensent : ils n’ont même pas été consultés !

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