Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du 18 février 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Négociations entre l'eurogroupe et la grèce

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

Ma question s’adresse à M. le ministre des finances, et j’y associe ma collègue Danielle Auroi. Monsieur le ministre, la situation du peuple grec est aujourd’hui dramatique : le taux de chômage reste supérieur à 25 % et la moitié des jeunes sont touchés. Pour ceux qui ont encore un emploi, le salaire moyen a diminué de 20 % en quatre ans.

La politique européenne mise en oeuvre vis-à-vis de la Grèce est un échec : un échec du point de vue social, et c’est terrible, mais aussi un échec du point de vue de la dette elle-même, car elle ne donne pas l’espoir au peuple grec de sortir de cette situation. La dette grecque est en effet passée de 120 à 175 % du PIB depuis le début du plan d’aide.

Face à cette situation, la parole du peuple grec doit être entendue. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas sous-estimer l’épuisement de la population grecque face aux mesures imposées par la Troïka.

Le problème n’est pas simple et vous ne trouverez pas chez les écologistes de « y’a qu’à, faut qu’on », ne serait-ce que parce que nous n’oublions pas que la Grèce est débitrice de 43 milliards d’euros vis-à-vis de la France. Mais il faut regarder la réalité en face. Le prix Nobel d’économie Jean Tirole nous le rappelait la semaine dernière, la Grèce ne pourra pas rembourser l’ensemble de sa dette car, pour cela, il faudrait qu’elle dégage un excédent budgétaire de l’ordre de 4 % pendant des années.

Les positions défendues par l’Eurogroupe, ces derniers jours, sont de ce point de vue incompréhensibles. Vouloir imposer à la Grèce le prolongement du programme actuel, sans tenir compte de l’expression démocratique du peuple grec, est une position intenable. Le blocage idéologique n’est pas, contrairement à ce qu’évoquait Pierre Moscovici, du côté de la Grèce, mais bien du côté de l’Eurogroupe.

Monsieur le ministre, nous vous le demandons, la France soutiendra-t-elle la demande du gouvernement grec de négocier un nouveau programme d’aide ?

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