Monsieur le député, vous avez évoqué la question de l’environnement et celle de la situation des prix agricoles. Je vous demande d’éviter de lier les deux. Vous l’avez dit très justement : la question des prix est une question de marché, liée à une production de céréales bien plus importante que celle que l’on avait pu connaître les années précédentes, et s’agissant du porc, à une conjonction de plusieurs facteurs ayant entraîné une crise profonde. Il faut y répondre par des mesures conjoncturelles, et vous avez listé un certain nombre d’entre elles.
Hier nous avons rencontré la Fédération nationale porcine. Nous allons mettre en place dans toutes les préfectures une cellule d’urgence, qui va traiter les questions que vous avez évoquées : allégements, reports de cotisations de la Mutualité sociale agricole, reports et allégements sur les remboursements et les frais financiers, allègement ou suppression des taxes sur le foncier non bâti parce qu’il fallait régler ces problèmes, mobilisation de l’ensemble des institutions financières pour obtenir des allégements sur les frais financiers.
Nous avons acté l’ensemble de ces dispositions hier avec les représentants de la profession. Cela fera l’objet d’une mise en oeuvre. Dès cet après-midi, il y aura en Bretagne une réunion avec l’ensemble des représentants de la grande distribution, car chacun doit prendre conscience que le prix est un enjeu aujourd’hui et qu’on ne peut pas continuer dans la déflation.
J’ajoute que dès le début du mois d’avril, l’étiquetage des viandes fraîches porcines mentionnera l’origine française de la production. Nous avons demandé à la grande distribution de favoriser l’achat de produits français. Aujourd’hui, la viande porcine française est disponible ; il faut maintenant qu’elle soit sur les étals.
Le 19/02/2015 à 09:22, laïc a dit :
De nombreuses cantines scolaires, pour ne pas dire la quasi totalité, distribuent avec parcimonie la viande de porc, et ce pour des motifs religieux, alors que la laïcité doit empêcher de faire toute sorte de discrimination religieuse. Dans certaines cantines la viande de porc a totalement disparu, dans d'autres, il existe des plats de substitution, c'est-à-dire que la consommation du porc est intentionnellement réduite, dans tous les cas c'est l'ensemble du marché de la viande de porc aux établissements scolaires qui se trouve économiquement affecté par ce boycott anti-laïc, et les producteurs de porc en ressentent naturellement les conséquences financières.
Ainsi, la politique pro-confessionnelle et communautariste de la plupart des municipalités affecte autant la laïcité que le cours de la viande de porc en France. Dans ces conditions, M. le ministre ne pourrait-il pas expliquer ce qu'il compte entreprendre, en partenariat avec la ministre de l'éducation nationale, pour que la laïcité soit appliquée dans les cantines scolaires, et que la consommation de porc soit relancée dans les cantines scolaires, pour le bien de toutes et tous ?
N'oublions pas que les écoliers qui ne mangent pas ou peu de porc dans les cantines vont insensiblement perdre le goût du cochon, et perdront le réflexe d'en acheter par la suite dans le privé une fois devenus adultes, ce qui sera catastrophique pour les éleveurs porcins. Aussi, il faudrait que l'éducation nationale redonne ou donne le goût du cochon aux petits écoliers français, sans distinction de religion, en organisant par exemple des ateliers d'éducation au goût, où les spécialités culinaires françaises à base de porc seraient présentées aux écoliers, et données à goûter à toutes et tous, afin qu'ils démystifient cette viande qui fait partie intégrante du patrimoine culinaire français. Aucun refus d'en goûter pour des motifs religieux ne saura évidemment être accepté dans notre république laïque.
Il ne faut pas que la production et le cours de la viande porc soient affectés d'une manière ou d'une autre par une politique anti-laïque : refuser le cochon à l'école, c'est refuser la laïcité à l'école, c'est cette évidence qu'il faut bien que l'Etat se mette en tête. On ne peut pas prétendre d'un côté défendre la laïcité pour ensuite d'un autre côté en autoriser toutes les transgressions, et favoriser ainsi le déclin de l'élevage porcin en France.
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