J'ai été l'un des premiers, en 1984, à négocier la garantie des investissements en Chine. Vingt ans après, j'étais frappé par la totale liberté économique qui prévalait dans le pays et la nouvelle liberté de parole des Chinois pour parler économie – les cadres chinois sont particulièrement fiers de montrer ce que leur pays a réalisé. La liberté politique en revanche tarde à venir. Le hiatus est considérable. Une théorie obsède les dirigeants chinois, celle du chaos, où la Chine avancerait avant que, soudain, tout ne se rompe. On compte quelque deux cents émeutes par jour dans le pays, qui sont sévèrement réprimées. Vous avez parlé de réformes mais le pouvoir judiciaire peut-il vraiment s'imposer ? J'avais été surpris, en 1984, que la Chine accepte l'accord de protection des investissements de Washington. Vingt ans plus tard, lorsqu'un investisseur français a voulu se prévaloir de l'une des clauses de cet accord, on lui a montré la porte ! Il y a loin de ce qui se dit à ce qui passe vraiment en matière de défense de la propriété ! Quel est votre sentiment à ce sujet ?