Madame la secrétaire d'État, la France aura en 2016 une médaille supplémentaire, puisque M. Patrick Cordier, professeur à l'université de Lille-I, spécialiste de physique des matériaux, sait d'ores et déjà qu'il sera bénéficiaire de la médaille Dana, décernée, pour la première fois, à un chercheur français par la Mineralogical Society of America.
J'ai eu l'occasion de rédiger pour la Commission des affaires européennes un rapport d'information sur le huitième programme-cadre pour la recherche et l'innovation « Horizon 2020 », rapport qui a révélé, non seulement, que notre taux de retour pourrait être meilleur, mais également qu'il est variable d'un secteur à l'autre, voire particulièrement faible dans les secteurs des matériaux et du numérique, secteurs dans lesquels, pourtant, la France est bien positionnée et qui sont pourvoyeurs d'emplois. Nous aurions donc tout intérêt à mieux accompagner nos chercheurs et nos entreprises, d'autant que – c'est le paradoxe français –, si nous n'avons pas un bon taux de retour, nous avons en revanche un très beau taux de succès lorsque nous allons chercher les crédits européens.
Peut-être conviendrait-il de moins disperser nos appels à projet : où en sommes-nous sur ce point ?
Mon autre question porte sur l'inquiétude des présidents des universités et des écoles publiques d'enseignement supérieur qui doivent faire face à des injonctions contradictoires de la part de l'État. Celui-ci, d'un côté, projette de ponctionner leurs fonds de roulement quand, de l'autre, il demande l'établissement de prévisions pluriannuelles. Or les fonds de roulement servent à financer des projets d'investissements étalés sur plusieurs années et à anticiper des problèmes d'immobilier très lourds, dus notamment à la vétusté des bâtiments, d'autant que les crédits des CPER ne sont pas à la hauteur des besoins. Il serait tout de même paradoxal que l'État ponctionne les organismes qui, dans le cadre d'une saine gestion, s'efforcent d'anticiper leurs besoins. Je me permets de relayer ici leur inquiétude.