La vocation de l'EPIDE consiste à accueillir des jeunes en situation de difficulté, dont on peut dire pour certains qu'ils se sont « cassé la figure », pour leur offrir une deuxième chance : qu'ils sortent de prison ou qu'ils aient un titre de séjour n'est donc pas dirimant.
Vous me demandez pourquoi nous n'avons pas nos propres formations techniques au sein des établissements : je ne saurais le dire. Nous avons quelques plateaux techniques – en matière de cuisine, de soudure, etc. – mais pour des raisons que je n'ai pas encore eu le temps d'élucider, il ne semble pas qu'il s'agisse de l'élément le plus efficient. Pour la formation professionnelle, nous travaillons surtout avec les régions, dont l'offre de formations dans le cadre de leurs plans régionaux de développement des formations (PRDF) est accessible aux volontaires, ainsi que celles financées par avec Pôle emploi. Il n'y aurait pas de valeur ajoutée à ce que nous assurions nous-mêmes des formations techniques – du moins est-ce, à ce stade, mon avis.
Quant à l'idée de développer nos centres sur de nouveaux territoires, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, je ne peux qu'y souscrire. Nous avons déjà des centres en zone rurale, mais leur implantation est relativement moins efficiente qu'en zone urbaine. En effet, la principale difficulté que nous rencontrons tient aux transports : les jeunes ne sont pas incités à s'engager dans un établissement situé en zone rurale s'ils n'ont pas les moyens de rentrer chez eux le week-end. De plus, nous avons pour objectif que 50 % des volontaires soient issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville, or nous atteignons seulement 37 % aujourd'hui. Nous devons donc faire effort en direction de ces quartiers, qui sont majoritairement situés en zone urbaine.