C'est en effet très important. Mais il ne faut pas caricaturer : il peut se trouver des débouchés professionnels en milieu rural et nous mettons par ailleurs l'accent sur l'apprentissage de la mobilité, pour tous les volontaires. En effet, tous préparent le code et nous finançons le passage du permis de conduire pour certains d'entre eux – notre budget ne permet pas de le faire pour tous.
Nous n'avons pas de lien direct avec l'Éducation nationale, et c'est d'ailleurs une chose qui m'a étonnée lorsque j'ai pris mes fonctions. Toutefois, si l'on veut prendre l'éducation nationale au sens large, nous travaillons avec les plateformes de suivi et d'appui aux jeunes en situation de décrochage scolaire. Nous l'avons bien montré à M. Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, lors de son déplacement au centre EPIDE de Doullens, le 12 janvier dernier.
Nous avons aussi établi des partenariats avec les centres de formation d'apprentis (CFA) afin de repérer les jeunes en risque de décrochage scolaire : si le jeune est majeur et volontaire, il peut intégrer un centre de l'EPIDE et y redéfinir son projet professionnel, lequel a souvent été défini sans que le jeune y ait été pleinement impliqué – d'où un certain nombre d'échecs. Nous avons ainsi dans nos centres de nombreux élèves titulaires d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) formés pour une filière professionnelle qui ne correspond pas à leurs souhaits.
Notre budget s'élève à 78 millions d'euros, et il a connu une nette baisse depuis plusieurs années – tout comme notre plafond d'emplois. Il faut reconnaître que nous avions des marges de progression, et c'est pourquoi nous avons pris notre part à la maîtrise des dépenses publiques. Nous allons encore supprimer dix postes sur les 90 que compte notre siège, ainsi que certains postes de direction dans nos centres au prix d'un effort de concentration et d'adaptation des organisations-type. En revanche, nous avons besoin de renforcer certaines fonctions, comme l'orientation professionnelle – les créations de postes correspondantes seront compensées par des suppressions de postes dans des fonctions support. Mais si nous avons pu supprimer dans le « gras » pour favoriser les éléments plus dynamiques, nous atteignons les limites de cette rationalisation. Notre budget prévisionnel pour 2015 affiche un déficit de 1,5 million d'euros.
Nos ressources principales sont les subventions des ministères de l'Emploi et de la Ville, du FSE. Pour le reste, il s'agit de provenances diverses dont certaines pourraient progresser significativement, comme la taxe d'apprentissage. Il nous est donc particulièrement utile de mobiliser tous les relais possibles afin de sensibiliser les entreprises à notre action. Une contribution de leur part à l'EPIDE est particulièrement légitime pour celles qui emploient des salariés à faible niveau de qualification et qui sont situées dans des bassins d'emploi où nous avons des centres.
Nous bénéficions aussi de certaines subventions d'accompagnement des collectivités territoriales, auxquelles nous louons certains de nos locaux – ce cas restant minoritaire. Ainsi, récemment, le sénateur-président du conseil général de la Haute-Marne, M. Bruno Sido, a mobilisé les acteurs locaux de façon à permettre le maintien de notre centre de Langres, alors visé par un projet de fermeture. Une telle démarche va d'ailleurs dans l'intérêt des conseils généraux : en investissant dans l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté pris en charge par l'EPIDE, ils évitent de retrouver ces mêmes jeunes parmi les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), qui est à leur charge. Après les élections départementales, nous irons à nouveau à la rencontre des élus.
Le coût unitaire par volontaire passant dans les centres de l'EPIDE s'établit à 22 000 euros. Notre taux d'encadrement est maintenant inférieur à 40 %, et diminuera encore un peu – mais nous ne pourrons pas aller bien au-delà, car un encadrement complet et pluridisciplinaire est une condition de réussite de nos centres.